Maroc : grand gaspillage d’agrumes

Au Maroc, de nombreux agrumes se retrouvent abandonnés dans les vergers ou déversés sur les bas-côtés dans les campagnes.

La situation s’expliquerait par une situation de surproduction. Ce procédé est communément utilisé pour les produits abimés. Cette année, une superproduction de 60 000 tonnes due aux bonnes conditions climatiques s’est ajoutée à ceux-ci. Un surplus qui a inondé le marché local, favorisant la chute des prix.

Même si le volume global attendu devrait s’établir à 2,6 millions de tonnes sur les 2,9 millions de tonnes prévues par  le contrat-programme, l’objectif devrait être atteint d’ici 2020, du fait de l’entrée en pleine production des nouvelles plantations. Surtout que les superficies ciblées par le contrat-programme ont été dépassées de 20 % (125 000 ha contre 105 000 arrêtées initialement).

« La production agricole emprunte un régime turbo alors que la distribution et surtout la valorisation restent au stade de la manivelle », ironise un professionnel d’Agadir. A tel point que de nombreuses filières considèrent la stratégie agricole « victime de son succès ». En effet, si sur le marché national les chiffres semblent être corrects, l’objectif de l’export n’a été réalisé qu’à hauteur de 50 %. A peine 650 000 tonnes d’agrumes ont été exportées lors de la campagne 2017-2018, alors que l’objectif à cet horizon porte sur 1,2 million de tonnes. Les producteurs s’inquiètent du manque d’exportations pour la pérennité de leur secteur. « Le marché intérieur n’est rémunérateur que pour l’armada des intermédiaires qui s’y active », dénonce la profession.

« La solution réside dans l’export et l’organisation de la commercialisation en amont et en aval. Plusieurs dispositifs sont nécessaires pour y parvenir comme la mise en place d’unités de transformation, l’adaptation de la production aux normes internationales de qualité, ou encore l’accompagnement  financier des petits agriculteurs  pour qu’ils puissent appliquer et respecter les normes de qualité », confie à L’Économiste Mohammed Kantari, producteur et propriétaire d’une station de conditionnement.

Un autre élément qui expliquerait cela serait les coûts de transports : le prix d’une camionnette chargée est passé de 1.500 à 500 DH. De même, l’absence d’unités de transformation dans la région qui devaient être opérationnelles mais qui ne le sont toujours pas, a un lourd impact sur les stations de conditionnement.

Source : l’économiste.com

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