Interview avec M. Aboubakre Chigri, responsable qualité de Clémentina

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Près d’un mois et demi après le démarrage de la campagne agrumicole 2014-2015, nous avons rencontré le responsable qualité de Clémentina pour avoir ses impressions sur le déroulement du conditionnement et d’exportation de la clémentine.

Hortitechnews : Pouvez-vous nous donner un bref aperçu sur votre parcours professionnel ?

Aboubakre Chigri : J’ai un master en management qualité. Ma première expérience était dans la région du Gharb, plus précisément dans la ville de Kenitra, dans le secteur de surgélation des fruits et légumes. Ensuite j’ai travaillé avec une autre station de conditionnement sur la région de Souss-Massa-Draa durant une année et j’ai rejoint l’équipe de Clémentina en Novembre 2013.

HTN : Quand  est ce que la station Clémentina a commencé le conditionnement cette campagne ?

A. Chigri : On était la troisième station qui a tourné dans la région, après le groupe Kebbage et Limounasouss. On a commencé vers le 15 Novembre avec la variété Bruno au début ensuite l’Orogande et la Nuless.

HTN : Cette année les exigences en terme de qualité pour les clémentines sont très sévères, comment vous vivez ça au quotidien ?

A. Chigri : Oui vous avez raison, au niveau de la station Clémentina on a installé, avant le début des récoltes,  un laboratoire interne qui nous permet de mesurer les taux des paramètres exigés par l’EACCE, principalement le taux de jus, le Brix et le taux d’acidité. Après on calcule le E/A. Avant d’entamer la récolte d’une parcelle on fait des analyses, pour au moins, un échantillon pour décider si on peut récolter ou pas. En même temps on fait les mêmes contrôles sur chaque réception ici à la station clémentina. Dans le cas échant le producteur est averti pour arrêter la récolte sur la parcelle en question.

HTN : Par rapport au début de la campagne, jugée très difficile par tout le monde, est ce que la procédure est rodée maintenant ?

A. Chigri : Notre travail a commencé au niveau du verger. Avant de commencer les récoltes, on faisait un travail d’accompagnement pour les producteurs pour qu’ils soient à la hauteur des nouvelles exigences. On était parmi les premiers groupes qui ont commencé le conditionnement et qui devraient s’aligner aux exigences demandées par l’EACCE, donc on pourrait dire qu’on était parmi les “victimes“. Maintenant le système est bien mis en place. Et en faisant des négociations avec l’EACCE, les normes de quelques exigences ont pu être adaptées, notamment la coloration et le taux de chute de calice qui est passé de 5 à 30%.

HTN : Certaines personnes trouvent que le contrôle de la cératite et ce qui a généré comme travail de suivi et d’enregistrement est exagéré, vous êtes d’accord avec ce point de vue ?

A. Chigri : Non pas du tout, on ne trouve pas que c’est exagéré. A mon avis le problème était au niveau du cahier de charges qui a été communiqué en retard de la part de l’ONSSA. Les décisions et les protocoles à suivre n’ont pas été transmit au bon moment aux producteurs ce qui a engendré des perturbations dans le fonctionnement.  Surtout qu’il y avait plusieurs versions du protocole, la dernière et la définitive n’a été communiquée qu’au mois de septembre.

Clémentina a fait un pas important dans ce sens, puisqu’on a distribué des pièges à l’ensemble des producteurs du groupe avec tout un travail d’accompagnement.

HTN : La qualité a pris une grande importance dans le secteur agrumicole, est-ce que ceci a amélioré la perception des gens pour ce service au sein de l’entreprise ?

A. Chigri : Oui tout à fait d’accord, c’est sûr que les gens arrivent maintenant a mieux valoriser le rôle du service de la qualité au sein de l’entreprise. Mais ce rôle ne sera vraiment valorisé que si on voit qu’il y a vraiement une valeur ajoutée qui affecte la rentabilité. Cette variable ne sera vraiment évaluée que d’ici la fin de campagne.

HTN : Quels sont les taux d’écarts et les principales causes chez vous ?

A. Chigri : Dans notre cas, c’est surtout les défauts de cueillette, problème de coloration, la perte de calice, les coups de soleil, les marbrures, les dégâts des acariens, les pourritures.etc. En moyenne les pourcentages d’écart varient entre 30 et 50%. Pour certains producteurs le taux d’écarts atteint parfois les 60% et dans le cas extrême 28%.

Il faut noter aussi que notre station n’a eu aucun cas de refoulement cette année. Ceci prouve le travail laborieux qu’on a fait au niveau de notre station en termes d’accompagnement, de suivi et surtout de contrôle qualité.

HTN : Clémentina est une station qui est relativement récente et a fait sa place, à quoi est due cette montée rapide ?

A. Chigri : La station a commencé le conditionnement pour la première fois en 2011. On a actuellement des apporteurs sur les régions de Marrakech, d’Ouled berhil et du Gharb. On travaille également avec d’autres partenaires notamment Soprofel et Azura. Notre Secret de réussite c’est principalement l’engagement de la direction et la priorisation de la qualité pour garantir l’image de marque Clémentina. Nos exigences qualité, fixées en interne, nous permettent de vendre nos produits avec des prix élevés par rapport aux autres exportateurs marocains. Ceci nous assure à la fois, un revenu important qui couvre les pourcentages d’écarts élevés et d’être distingués au niveau national et international.

  

 

 

 

 

 

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