Suspension des accords agricoles entre Rabat et Bruxelles : un arrêt sème la discorde

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Le navire des relations entre le Maroc et l’Union européenne se dirige vers de nouveaux récifs. En effet, la décision, par la Cour de justice européenne, de suspendre les accords agricoles entre Rabat et Bruxelles n’a pas manqué de déclencher l’ire du premier. 

La cour de justice explique son arrêt, qui concerne les produits agricoles, transformés ou non, les poissons et les produits de la pêche, par le fait que « le Conseil de l’Union européenne n’a pas vérifié si l’exploitation des ressources naturelles du Sahara sous contrôle marocain se faisait ou non au profit de la population de ce territoire ».

Le royaume chérifien dénonce quant à lui un arrêt dont « les motivations sont ailleurs », comprendre, du côté de la question du Sahara occidental. « À l’heure où l’accord, au bout de trois années d’application, s’approche d’une clause de rendez-vous censée l’orienter vers une plus grande ouverture, nous assistons à cette décision incohérente, qui va à l’encontre de l’esprit de partenariat historique entre le Maroc et l’UE »  a affirmé le milliardaire Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture du royaume.

De son côté l’Union européenne a indiqué son intention de faire appel à cette décision, réaffirmant par la voix de sa  haute représentante aux Affaires étrangères et à la Politique de sécurité, Federica Mogherini que « Rabat et Bruxelles ont un partenariat vaste, solide et ancré dans le cadre du statut avancé dont bénéficie le Royaume ». Suffisant pour rassurer les Marocains ? Pas sûr. Le pays a en effet affirmé que cette décision d’annulation, si elle était maintenue, la pousserait à revoir l’ensemble de ses relations bilatérales avec les 28.

Il faut dire que la décision touche un sujet sensible pour le Maroc : le Sahara occidental. Pour le chercheur en droits humains Hassan Hjiej, « l’arrêt du Tribunal de l’Union européenne est une atteinte aussi bien à la souveraineté de l’Europe que du Maroc. Cet arrêt, truffé d’erreurs, est un parti-pris flagrant en faveur du polisario et de l’Algérie ».

Pour rappel, l’arrêt a été prononcé suite à une plainte portée par le Polisario (Front populaire de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro), un mouvement qui s’oppose au Maroc pour le contrôle du Sahara occidental.

Source : agenceecofin.com

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