Pomme de terre : Un nouveau ravageur dangereux détecté au sud de l’Europe

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Un nouveau ravageur, la pyrale de la pomme de terre guatémaltèque « Tecia solanivora » a été détectée dans la péninsule ibérique, tel que rapporté par le service de protection des végétaux du ministère de l’agriculture, de la pêche et du développement rural du gouvernement de l’Andalousie.

Comme indiqué par le même service, c’est probablement le ravageur le plus dangereux pour la culture de pomme de terre en Amérique centrale et en Amérique du Sud, où il a été  propagé depuis 1970,  arrivant au Mexique en 2010. En Europe, il a été décrit pour la première fois en 1999 dans les îles canaries. Ce ravageur a été détecté récemment dans la péninsule ibérique précisément à Galice et Asturies, ce qui a engendré des craintes sur sa propagation à d’autres zones.

Le service andalou de santé végétale a alerté sur le risque d’arrivée de ce nouveau ravageur et l’importance de la prévention.

Distribution

Amérique du Nord : Mexique,  Amérique Centrale et Caraïbes: Costa Rica, Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua et Panama. Amérique du Sud: la Colombie, l’Equateur et le Venezuela. L’Europe: Espagne

Le ravageur

Ce ravageur se développe exclusivement sur les tubercules de pomme de terre (Solanum tuberosum), d’autres  hôtes potentiels n’ont pas été approuvés  jusqu’à ce jour.

Distinction femelle / mâle

Femelle: Couleur marron brillant, avec trois marques et des lignes longitudinales marron brillant dans la première paire d’ailes; environ 13 mm.

Mâle: Couleur foncée avec deux marques sur la première paire d’ailes et des lignes longitudinales brunes à peine visibles; environ de 9-10 mm.

Les adultes sont nocturnes et sont actifs dans les premières heures de l’aube ou au crépuscule. Pendant la journée, ils restent ombragés en bas des plantes de pomme de terre, dans les fissures du sol, ou d’autres lieux protégés. La capacité de vol des adultes est seulement de courtes distances à des champs de pommes de terre à proximité.

La période de ponte commence dès le début de la floraison, qui coïncide avec le début de la tubérisation (environ 2 à 3 mois avant la récolte) et s’étend jusqu’à la récolte. La femelle pond environ 200-500 œufs avec une fécondité atteignant 95%, la période d’incubation peut durer de 5 à 15 jours en fonction de la température. 

Lorsque les larves émergent, elles s’introduisent dans le tubercule par une entrée qui a été produite par l’alimentation sous la peau et qui est imperceptible à l’œil nu, ou à travers les yeux du tubercule, et commence à percer la chair. La galerie est remplie des restes de nourriture, des exuvies et des excréments produits par la larve dans son chemin, ce qui provoque l’apparition de pourritures secondaires qui empêchent l’utilisation de ces tubercules pour la consommation. A la fin de la période larvaire (quatre étapes) dont la durée varie de 15 à 29 jours, les larves atteignent une taille de 16 mm. Ensuite, en sortant du tubercule, elles laissent des trous circulaires de 2 à 3 mm de diamètre.

Une fois sorti du tubercule, elle arrête son alimentation et forme un cocon de soie avec des particules de matériaux différents, à l’intérieur du quel elle passe la phase chrysalide (pupe). La chrysalide (pupe) a au début une couleur brune claire et quand elle passe en phase adulte prend une couleur plus foncée. La durée de cette phase est d’environ 10 à 20 jours. Elle se refuge après dans des endroits protégés: fissures dans le sol, résidus de récolte sur les sacs d’emballage et les murs, les fissures et les crevasses des sols des magasins de stockage. 

Les dommages provoqués par Tecia solanivora sont similaires à ceux dus aux autres teignes de pommes de terre. Les larves créent des galeries contenant des résidus alimentaires, des excréments et des exuvies larvaires. L’orifice d’entrée peut rester petit au début, mais les trous de sortie circulaires peuvent aller jusqu’à 3 mm, ils sont visibles lorsque les larves quittent les tubercules. En conséquence de la présence de trous dans le tubercule, qui facilitent également l’accès d’autres agents pathogènes, ainsi que la production des excréments des larves, se développent souvent des décompositions secondaires dans le tubercule de pomme de terre, ce qui empêche sa commercialisation.

Propagation

Les méthodes de dissémination de T. solanivora sont  :

– Dissémination naturelle depuis les parcelles infestées par des adultes volants.

– Dispersion naturelle dans un entrepôt pour le stockage de pommes de terre infestées.

–  Dispersion accidentelle par les végétaux, produits végétaux ou autres objets qui pourraient véhiculer le ravageur  à la pomme de terre (parfois on peut trouver des œufs sur les feuilles et les tiges), les semences de pomme de terre et les pommes de terre destinées à la consommation, les sacs de pommes de terre réutilisés ou un sol infesté et / ou des véhicules qui peuvent transporter des œufs ou des pupes.

Méthodes de contrôle

Certaines  méthodes ou précautions sont recommandées pour limiter la présence de ce ravageur :

– Acheter des semences de pommes de terre auprès des fournisseurs officiellement autorisés avec passeport phytosanitaire correspondant.

– Eviter les échanges des semences de pommes de terre entre différentes zones et l’achat des semences des zones où le ravageur est concentré (en dehors des circuits commerciaux contrôlés par les autorités phytosanitaires).

– Dans le cas de l’achat de la pomme de terre pour la consommation dans les zones touchées, il faut faire preuve de prudence et  surveiller la présence éventuelle de symptômes ou du ravageur.

– Aviser les autorités phytosanitaires s’il y’a apparition de symptômes de l’organisme nuisible décrit ci-dessus.

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