Marché mondial : le melon et la pastèque

L’offre en melons se déplace actuellement du Brésil vers le Sénégal. La saison des melons d’Amérique centrale a commencé avec un retard considérable. Normalement, les premiers volumes arrivent entre le début et la mi-février, mais cette année, aucun volume significatif n’est arrivé sur le marché européen avant cette semaine. Les premiers melons siciliens sont également attendus ce mois-ci. Jusqu’à présent, la saison de culture s’annonce très bonne. En Chine, la production a commencé dans la province de Hainan. Les volumes sont inférieurs à la normale, mais les prix sont élevés pour cette période de l’année.

Pays-Bas : bons prix pour les pastèques mais une fenêtre réduite pour l’Amérique centrale
Même si le secteur de la pastèque est privé d’une bonne partie de ses ventes auprès de la restauration, le prix se maintient à un niveau élevé. « Depuis des semaines, elles sont vendues entre 1,30 et 1,40 euro ; et cela en hiver », a déclaré un importateur néerlandais. Contrairement aux pastèques, la situation du marché des melons Galia, jaunes et Cantaloup est normale, ajoute-t-il. « C’est passionnant de voir comment ce marché va se développer. La saison des melons d’Amérique centrale a commencé beaucoup trop tard. Normalement, nous recevons les premiers volumes au lendemain de la foire de Berlin, mais cette année, aucun volume important n’a été livré avant cette semaine, nous avons donc perdu un mois. Début avril, les premières pastèques du Maroc vont également arriver, suivies rapidement par celles d’Espagne. Ce sera donc un sacré défi de réussir à vendre les melons d’Amérique centrale en quatre semaines, même si cela est nécessaire, surtout que le secteur de la restauration n’est pas encore ouvert ».

Allemagne : bonne demande pour les premières pastèques sénégalaises
Les premières pastèques sénégalaises de la saison ont été échangées cette semaine sur le marché de gros allemand. Parallèlement, la saison brésilienne touche lentement à sa fin.

« Les pastèques sénégalaises sont légèrement plus chères que celles du Brésil, mais leur forte teneur en sucre les rend très populaires. La demande pour les premières pastèques sénégalaises est donc très élevée, ce qui est assez surprenant compte tenu du froid qui sévit actuellement dans de nombreuses régions d’Allemagne », constate un importateur. Les premières pastèques noires sans pépins du Sénégal sont également attendues ce week-end.

Italie : lancement des premiers melons siciliens ce mois-ci
Pour ce qui est de la consommation de melon, l’Italie se divise en deux. Dans le nord du pays, les consommateurs préfèrent les melons à la peau lisse, tandis que dans le sud, la préférence va à un melon à la peau rugueuse.

En Sicile, la saison des melons commence avec la récolte dans les tunnels. La récolte de ceux-ci débute en mars et se poursuit jusqu’en juin. Les conditions de culture ont été excellentes pour les melons siciliens cette année. La récolte des melons jaunes, qui sont cultivés dans des tunnels en plein air, démarre en mai et se termine en octobre.

Un négociant explique que l’importation de melons se fait jusqu’au début du mois de mai, lorsque les melons siciliens arrivent sur le marché. Ensuite, ce sera au tour de la production italienne cultivée dans le reste de la péninsule. Le melon de Sicile sera de retour sur le marché en novembre.

On trouve de plus en plus de variétés de pastèques sans pépins dans les supermarchés italiens. Les préférences en matière de format ont également changé, les miniatures représentent désormais 50 % du marché. La mini pastèque sicilienne est cultivée aussi bien sous tunnel qu’en pleine terre. La saison dure de mai à septembre, tout comme les pastèques classiques, qui ne sont toutefois cultivées qu’en pleine terre.

Espagne : baisse attendue des volumes des melons du Sénégal
La saison des melons et des pastèques du Brésil touche à sa fin en Espagne tandis que les premières pastèques sans pépins du Sénégal ont fait leur arrivée cette semaine. Les volumes de melons brésiliens Piel de Sapo ont diminué d’environ 10 %. Le Sénégal devrait également fournir moins de melons cette saison.

À partir de la mi-février, la pluie est abondante au Brésil. La qualité diminue dès lors à cette époque de l’année. D’autres origines prennent alors le relais sur le marché espagnol, notamment le Sénégal. La saison des melons brésiliens a été relativement favorable aux melons Piel de Sapo, avec des prix stables et acceptables grâce à la baisse des volumes (-10 %). Le commerce brésilien des melons Piel de Sapo est de plus en plus structuré et se concentre autour d’entreprises très professionnelles et de marques prestigieuses. Tout le monde ne peut pas se développer au Brésil ; les investissements et les risques y étant élevés. Les melons jaunes brésiliens se sont plutôt bien comportés cette année, mais le Galia a connu des difficultés en raison de l’instabilité des prix. La concurrence des autres origines d’Amérique centrale a été réduite en raison des fortes pluies.

Les premières pastèques du Sénégal sont arrivées en Espagne ; les premiers melons Piel de Sapo sont attendus d’ici une semaine. Les conditions climatiques de ce pays africain ont été idéales pour la culture des melons, la qualité devrait donc être excellente. Toutefois, les volumes seront inférieurs, car l’une des plus grandes entreprises espagnoles impliquées dans la culture de ce fruit a décidé de réduire ses investissements du fait de l’incertitude générée par la pandémie. L’année dernière, des tonnes de melons sont restées invendues. Quoi qu’il en soit, le Sénégal est une bonne option stratégique pour ceux qui souhaitent cultiver et fournir des melons Piel de Sapo tout au long de l’année.

Les melons sénégalais seront suivis en mai par des melons espagnols, venus d’Almeria. Les producteurs d’Almeria sont actuellement en train de planter les melons et les pastèques. Les semenciers ont indiqué que la demande a été plus modérée cette année. Le secteur se professionnalise et les producteurs plantent de plus en plus en fonction des programmes d’approvisionnement prédéterminés, nourri par les craintes suscitées par la pandémie.

Amérique du Nord : les prix des melons miel atteignent un niveau bas
Le commerce du melon est quelque peu incohérent sur le marché nord-américain à l’heure actuelle. Les melons miel arrivent actuellement du sud du Mexique où le marché est quelque peu saturé, ce qui rend le commerce difficile. « La production disponible est moindre pour le moment, mais cela ne dynamisera pas nécessairement le marché », a déclaré un commerçant de l’Arizona. Les prix des melons miel sont bas, et se situent actuellement en dessous de 10 dollars.

Les melons Cantaloup proviennent majoritairement du Honduras, du Guatemala et du Costa Rica. « Plus tôt dans l’hiver, l’offre avait été mise sous pression en raison des deux ouragans survenus en novembre », explique le négociant. « Comme le Mexique ne joue pas vraiment un grand rôle sur le marché du melon, aucune autre région n’a pu compenser ». Dans l’ensemble, les conditions du marché ont été assez solides. Les prix se sont maintenus à des niveaux élevés et les importateurs ont travaillé dur pour s’assurer que les détaillants disposaient de stocks suffisants.

Les pastèques disponibles actuellement proviennent des régions mexicaines de Nayarit, Jalisco, Colima et Michoacán et sont en concurrence avec d’autres régions productrices, notamment le Honduras et le Guatemala. Les mini-pastèques ont connu de bonnes ventes et un niveau de prix constant. La production intérieure en Floride débutera en avril.

Guatemala : bons volumes et prix élevés attendus
Au Guatemala, la culture printanière du melon miel et du melon Cantaloup commence en ce moment. On compte généralement deux cycles de production, le cycle printanier étant le second. Le premier cycle de production a été fortement perturbé par les ouragans Eta et Iota en novembre, qui ont conduit à une quasi pénurie de volumes disponibles. Heureusement, le deuxième cycle, qui vient de commencer, semble se dérouler sans heurts et les volumes prévus sont bons, avec des prix élevés résultant de pénuries en début de saison.

Honduras : les prix des melons battent des records depuis décembre
Le Honduras a connu les mêmes problèmes que le Guatemala, le pays ayant également été frappé par des ouragans. Leur premier cycle a lui aussi été durement touché, mais il semble que le deuxième cycle, qui débutera à la mi-mars, se soit complètement redressé. Les melons du Guatemala et du Honduras ont atteint des prix record depuis décembre, mais ceux-ci devraient se stabiliser à des niveaux normaux dès que le Honduras entrera sur le marché à la mi-mars.

Chine : les prix des melons ont doublé par rapport à l’année dernière
La saison des melons est en cours à Hainan ; cependant, les basses températures ont entraîné une réduction de la teneur en sucre, si bien que la douceur et le goût des melons ne sont globalement pas aussi bons que les années précédentes. Le prix actuel du marché reste à un niveau élevé et a quasiment doublé par rapport à l’année dernière. D’une part, en raison des conditions climatiques extrêmes dans le pays, la production a fortement diminué et, d’autre part, la crise lié au coronavirus a constitué un obstacle pour les exportations de l’Asie du Sud-Est vers la Chine, entraînant une nouvelle baisse du volume des melons sur le marché. Cette pénurie de melons a entraîné une hausse des prix.

La saison de Hainan comporte généralement deux récoltes au sein d’une même campagne. Au début de la saison, la production était extrêmement faible et le rapport entre l’offre et la demande était déséquilibré. Par conséquent, certains producteurs ont envisagé de replanter pour prolonger la saison. La haute saison du melon de Hainan dure de juillet à août.

Les melons de l’Anhui, du Henan et du Shandong sont majoritairement cultivés dans des serres en plastique, avec de petites surfaces de plantation et de courtes périodes de production. La saison de vente atteint son apogée entre mars et mai. Ce fruit comble le vide entre la saison du Hainan et celle du Xinjiang. Les prix élevés devraient se maintenir jusqu’en avril. En juin, d’importants volumes de melons du Xinjiang arriveront sur le marché et le prix devrait alors chuter fortement.

Australie : le secteur du melon investit dans la traçabilité
L’industrie australienne du melon a récemment investi dans le renforcement de la traçabilité de ses fruits, avec un producteur de melon Cantaloup de Victoria qui a achevé avec succès les premières étapes d’un programme pilote. Dawson Melon Co, en partenariat avec FreshChain Systems, NSW DPI et le soutien des magasins d’alimentation spécialisés, a réalisé le traçage des melons Cantaloup entiers et tranchés, du champ au consommateur. Le programme vise à améliorer la confiance des clients et des consommateurs en matière de sécurité et de qualité des melons Cantaloup, en particulier après le problème sanitaire signalé en 2018.

Selon les dernières statistiques de Hort Innovation, 190 024 tonnes de melons d’une valeur de 152,1 millions de dollars ont été produites au cours de l’année se terminant en juin 2020. La valeur était supérieure de 5 % à celle de l’année précédente, malgré une baisse de 13 % du volume. Sur ce total, 58 136 tonnes correspondaient à des melons (melons Cantaloup et melons miel d’une valeur de 68,4 millions de dollars) et 131 889 tonnes à des pastèques (d’une valeur de 83,7 millions de dollars). Le volume total des exportations, qui s’élevait à 21 772 tonnes, a augmenté de 1 %, tandis que la valeur a augmenté de 6 %, pour atteindre 39,3 millions de dollars.

Source : freshplaza.fr

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