Le Maroc profite légèrement de la pénurie mondiale d’huile d’olive

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L’Espagne, premier producteur mondial d’huile d’olive, et dans une moindre mesure l’Italie, traversent une grave pénurie d’olives, dûe à la sécheresse pour l’un et à une bactérie pour l’autre. Le Maroc, encore tout petit acteur du marché, bénéficie déjà de la remontée des prix du litre d’huile.

Les floraisons d’oliviers au Nord de la Méditerranée, n’ont pas résisté aux fortes vagues de chaleur qui ont sévi au mois d’avril et mai. Si l’ensemble des pays du pourtour ont été affectés, c’est en Espagne et dans une moindre mesure en Italie que les ravages sont les plus forts. L’Espagne, qui satisfait 45% de la production mondiale d’huile d’olive, pourrait bien voir sa récolte réduite du tiers voire de moitié par rapport à une année normale.

En Italie, la bactérie « Xyllela Fastidiosa » fait des ravages, contraignant à arracher les arbres contaminés.

L’huile marocaine s’apprécie

Le climat marocain et les conditions de production ont été plus cléments par contraste. Si la production est légèrement en repli par rapport à la normale, c’est sans commune mesure avec les géants espagnol et italien de l’olive.

Le Maroc pourrait même profiter d’un effet prix à la hausse. D’après le président de l’interprofession des producteurs d’olives Interprolive, Rachid Benali, cet effet prix se constate déjà.

Le prix de l’huile vierge marocaine se vend aujourd’hui 35 DH le kilo contre 24 DH l’année dernière à la même époque, se rapprochant ainsi des prix exercés par les producteurs de référence. Et la situation devrait être encore plus profitable l’année prochaine.

Toutefois, la production très modeste du Maroc ne permet pas de compenser le déficit espagnol et italien. Quand la production d’huile espagnole avoisine les 1,8 million de tonnes par an, celle marocaine ne dépasse pas les 100.000 T. Les exportations marocaines sont toutefois en constante augmentation depuis 2013, passant de 13000 tonnes en 2013 à 24000 en 2015.

Une production trop modeste pour rivaliser avec le leader tunisien

Le vrai gagnant de cette redistribution de l’offre mondiale est en fait la Tunisie, qui vend à l’Espagne ses excédents d’huile d’olives. Pour faire face à la pénurie et conserver ses parts de marché en Europe, l’Espagne a en effet triplé ses importations pour atteindre 170.000 tonnes, venant principalement de Tunisie.

La Tunisie est un poids lourd du marché de l’huile d’olive. 3e exportateur après l’UE et la Turquie, elle vend en moyenne 115.000 tonnes depuis 2010 soit 75% de sa production à l’étranger.

L’ambition marocaine du Plan Maroc Vert est d’atteindre les chiffres tunisiens avec l’objectif d’exporter 120.000 tonnes d’huile d’ici 2020, soit 5 fois plus qu’aujourd’hui. Si les objectifs en terme de superficie plantée sont aujourd’hui pratiquement atteints (1 million d’hectares, contre 1,22 prévus par le PMV), la production devrait augmenter progressivement d’ici 3 à 4 ans, nous affirme Rachid Benali.

Source : Media24.com

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