Fruits et légumes : La filière peine à sortir de l’impasse

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Le secteur des fruits et légumes contribue efficacement au développement socioéconomique de la région Souss Massa et aussi du pays. Pourtant il se heurte encore à différentes contraintes qui freinent son plein essor.

Ces contraintes sont d’ordre hydrique, technique, commercial, et essentiellement fiscal et social. « La profession a entrepris un ensemble d’actions auprès des ministères, directions et responsables pour aboutir à des solutions concrètes, pratiques et en phase avec les spécificités du secteur agricole, mais ces actions sont restées vaines« , déplore Lahoucine Aderdour, président de l’Association marocaine des producteurs exportateurs de fruits et légumes (APEFEL), lors de l’Assemblée générale ordinaire et extraordinaire de l’Association, tenue récemment à Aït Melloul.

Un exposé réalisé par le cabinet Soufiani Consultants a permis de passer en revue toutes les difficultés dans lesquelles se débat le secteur depuis des années. Parmi elles, des causes exogènes au climat, d’autres due à la faible dynamique de l’investissement en amont.  Les professionnels parlent d’abord du stress hydrique que connaît la région avec un déficit moyen en eau de la nappe de Chtouka de l’ordre de 58 millions m3/an et des risques d’intrusion marine. Soumis à des contraintes techniques, les opérateurs se plaignent du fait que le travail de recherche des institutions de l’Etat n’est pas synchronisé avec leurs attentes et avec les exigences du marché international  en pleine mutation.

 La cherté des intrants, dont la majorité est importée, en raison du manque d’incitation à l’investissement pour la production de ces mêmes intrants dans les normes exigées, est un autre écueil de taille. D’un autre côté, les structures des serres actuelles étant limitées et vétustes, il aurait été adéquat de les renouveler et de procéder à la reconversion en hors-sol. Ce qui est difficilement applicable en l’absence d’incitations financières nécessaires.

Or, ce n’est pas le seul bémol, le secteur des fruits et légumes souffrant aussi de problèmes de logistique. C’est ainsi qu’au niveau du port d’Agadir, le schéma de circulation des camions est engorgé. Une carence est aussi enregistrée au niveau des moyens humains et matériels (scanners), avec une absence de plans d’action de développement à court et moyen terme.

A noter que de leur côté, les professionnels ne se bousculent pas pour avoir le statut d’Opérateur économique agréé (OEA) à cause des formalités et lourdes conditions exigées. A ceci s’ajoute le fait qu’il n’y a pas de guichet unique pour faciliter les démarches administratives, un bâtiment qui regrouperait toutes les administrations intervenantes. A savoir, la douane, l’ONSSA, Marsa Maroc… Le problème de fluctuations de devises et son impact sur les pertes de changes est un autre mal dont pâtit la profession entre autres…

A noter aussi la faible expertise dans le domaine de la fiscalité agricole et la difficulté d’obtention des pièces justificatives probantes auprès des prestataires. En plus de certaines dispositions du code du travail inappropriées, saisonnalité, contractualisation, procédure de licenciement, entreprises de travail temporaire, médecine du travail… Sur le volet social, le dilemme droits/obligations depuis 2004 est d’augmenter le Smig et le Smag et d’élargir l’AMO aux soins dentaires… Et de même de maîtriser les tensions sociales de plus en plus observées. En effet, avec l’absence de loi sur la grève, différentes formes de grève prolifèrent. Notamment, les « sit-in«  de longue durée devant les portails des stations et des exploitations agricoles.

Source : leconomiste.com

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