Comment réussir votre traitement phytosanitaire ? (Part.1)

Pesticide, Traitement,

Il est évident que le point de départ pour réussir tout traitement phytosanitaire est d’établir un diagnostic précis du problème : s‘agît-il d’une maladie ou d’un problème physiologique? Si c’est une maladie, est-elle causée par un champignon, une bactérie ou un virus? S’agît-il d’un insecte ou d’un acarien? Si vous arrivez à assurer un bon diagnostic, sachez que vous êtes à la moitié de votre chemin.

Toutefois, d’autres conditions sont à remplir si vous voulez réussir parfaitement votre traitement.

Choix du produit phytosanitaire :

Chaque produit phytosanitaire doit être choisi en fonction du :

– Spectre d’activité : Insecticide, herbicide, fongicide, nématicide…

– Cible visée : pucerons, mouche blanche, Botrytis …

– Stade du développement : œuf, larve, adulte, floraison, nouaison …

– Mode d’action : produit systémique, de contact ou translaminaire

–  Famille chimique : Pour éviter des pertes d’efficacité et remédier aux problèmes de développement de résistance, une alternance des familles chimiques est primordiale.  

– Toxicité : si vous avez le choix entre deux produits, prenez le moins toxique pour votre santé et pour l’environnement.

Qualité de l’eau :

L’eau compose l’essentiel de la bouillie de pulvérisation. Son origine peut être très différente : eau du réseau, eau de pluie, de citerne ou de source… Ses propriétés sont alors différentes en fonction de son origine.
L’eau se définit principalement par deux caractères, son pH et sa dureté. Contrairement aux idées reçues, ces deux paramètres n’ont rien à voir, directement, l’un avec l’autre. La dureté de l’eau est en fait caractérisée par sa teneur en ions calcium et magnésium. On la définit aussi plus généralement par sa teneur en sels minéraux et en cations métalliques (fer, zinc, manganèse…). Sa mesure se fait en degré français (TH° F). Globalement, ce qu’il faut retenir c’est que l’eau est dite douce à moins de 15 °F et dure à plus de 35 °F. Paradoxalement, une eau douce a tendance à être corrosive parce qu’elle cherche à se recharger ou à se reminéraliser.

De façon pratique, la dureté de l’eau a des conséquences directes sur la tenue des matières actives. Elle dissocie les liaisons moléculaires et limite donc l’efficacité des produits. Plus l’eau est dure, moins les matières actives peuvent s’exprimer car elles sont, en quelque sorte, inhibées par les sels minéraux et les cations métallique. En cas d’eau dure, mieux vaut donc limiter les volumes de pulvérisation afin d’augmenter l’effet des produits. 

La deuxième caractéristique chimique primordiale de l’eau  est le pH. Il faut bien comprendre que chaque produit chimique évolue plus favorablement dans un milieu acide ou basique. Le cas du Glyphosate est assez symptomatique : celui-ci reste stable en application à un pH de 1,5 à 2, et commence à se dégrader à 4 ou 5 de pH. Acidifier raisonnablement l’eau lors du traitement, c’est donc assurer une efficacité optimale du produit. À l’inverse, en cas de pH supérieur à 7, la molécule d Glyphosate est très vite dégradée, ce qui rend le traitement très aléatoire dans le temps !
Autres exemples mis en évidence par les chercheurs, le Cymoxanil est stable en milieu acide mais rapidement dégradé en milieu alcalin. La rapidité d’exécution de l’intervention et, plus encore, la connaissance du support aqueux sont donc primordiales. 

Conditions climatiques

a-température entre 10° et 20°C

Cette gamme de température est la gamme moyenne et optimale pour la majorité des traitements sauf pour les désherbants foliaires de contact  pour lesquels l’efficacité est pratiquement indépendante de température. Néanmoins, les variations de températures dans les jours qui suivent l’application peuvent être responsables des phytotoxicités.

b- hygrométrie

L’humidité de l’air doit être supérieure à 60% afin d’assurer une bonne pénétration du produit dans la feuille. Les faibles hygrométries sont accompagnées généralement par des ensoleillements importants ce qui augmente le risque de perte du produit par évaporation.

c-vent

Un traitement phytosanitaire est déconseillé lorsque la vitesse du vent dépasse 20km/h, d’une part parce que le produit ne s’installe pas correctement sur la cible, d’autre part parce que ça engendre un risque de contamination pour les cultures voisines et l’environnement.

c-pluie

Pour la majorité des cas, des traitements phytosanitaires sont déconseillés si des pluies sont annoncées au cours de 2 ou 3 prochaines heures. Quelques exceptions sont à noter tels que les désherbants racinaires pour lesquels il est souhaitable de faire des traitements sous une petite pluie.

Sources : syndicat-agricole.com / pole-formation-agricole.com / deux-sevres.chambagri.fr

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