La menace du scarabée japonais plane sur la France

Présent en Suisse et en Italie, le scarabée japonais risque prochainement d’entrer en France. Les spécialistes appellent dans ce cas à une détection et une éradication rapide afin de protéger les nombreuses espèces de végétaux qui risqueraient sinon d’en pâtir.

De nombreuses espèces invasives ravagent les cultures, les infrastructures et la santé humaine. Les dégâts qu’elles provoquent ont un coût pharamineux. Elles sont si redoutées que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) s’inquiète déjà des conséquences que pourrait avoir une espèce d’insecte qui n’est même pas encore installée en France : le scarabée japonais (Popillia japonica).

« Il n’y a aucune raison qu’il n’entre pas sur le territoire »

Cet insecte a peu à peu étendu son aire de répartition pour atteindre les Etats-Unis et finalement l’Europe. Il a ainsi été repéré en Italie en 2014 et en Suisse en 2017. Son arrivée prochaine en France est quasiment inéluctable. « Pour l’instant, il n’a pas encore été détecté en France, mais il n’y a aucune raison qu’il n’entre pas sur le territoire, explique dans un communiqué, publié le 13 juin 2022, Christine Tayeh, coordinatrice scientifique au sein de l’unité Expertise sur les risques biologiques du laboratoire de la santé des végétaux de l’Anses. Selon les résultats de l’expertise, rien ne s’oppose non plus à son établissement en France : c’est un insecte qui se déplace facilement, les conditions de température et de précipitation lui sont favorables et comme il peut consommer de nombreuses espèces de plantes présentes sur le territoire français il n’aura pas de difficulté à trouver des sources de nourriture ».

Il est impossible d’empêcher son entrée sur le territoire. Cet insecte vole à l’âge adulte et est aussi capable de se déplacer sur de longues distances, posé sur des supports, comme par exemple des plantes qu’il consomme volontiers. Son établissement pérenne sur le territoire métropolitain serait ainsi une catastrophe pour plus d’une centaine d’espèces de végétaux : prunier, pommier, vigne, maïs, soja, haricot, asperges seraient en danger mais aussi des espèces forestières comme le peuplier. Popillia japonica n’épargne pas non plus les plantes ornementales telles que les rosiers. Si l’adulte se nourrit des feuilles, les larves, quant à elles, se régalent avec les racines.

Une éradication dès la première détection

Selon l’Anses, si empêcher l’entrée du scarabée japonais sur le territoire est impossible, l’éradiquer précocement dès sa détection est jouable. Pour cela, les spécialistes réfléchissent à utiliser des « pièges équipés de leurres mixtes (combinaison de phéromones sexuelles et d’attractifs floraux) ». « Ces pièges devront être disposés dans des endroits stratégiques, comme le long de la frontière française avec les pays où l’insecte est présent et à proximité des points d’entrée clés, tels que les ports ou les aéroports, ainsi que des réseaux de transport », explique l’agence.

Viendra ensuite le moment de la lutte à proprement parler. La zone infestée sera délimitée et soumise à l’utilisation de piégeages de masse, de produits phytopharmaceutiques de synthèse et à la lutte biologique. Si des mesures ne sont pas prises rapidement, alors l’éradication sera longue et extrêmement difficile, préviennent les spécialistes.

Source : https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/arthropodes/la-menace-du-scarabee-japonais-plane-sur-la-france_164151?utm_source=pocket_mylist

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