Le retour des néonicotinoïdes, pesticides tueurs d’abeilles, voté à l’Assemblée nationale

En raison de la prolifération d’un puceron vert vecteur de la maladie qui affaiblit les plantes dans de nombreuses régions, les betteraves issues de semences non enrobées d’insecticide sont atteintes de « jaunisse ». Comment lutter contre cette épidémie légumière ? Par l’usage des néonicotinoïdes, répond le gouvernement de Jean Castex : son projet de loi permettant la réintroduction temporaire de ces pesticides a été voté par l’Assemblée nationale, dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 octobre 2020.

« Un texte difficile » selon Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture

La réintroduction de semences enrobées avec des néonicotinoïdes doit permettre de protéger les rendements sucriers. Une décision qui passe mal, puisque ce type de pesticide tue les abeilles et a été conséquemment interdit en 2018. L’équipe d’Emmanuel Macron est donc en marche arrière, en s’appuyant sur le règlement européen sur les phytosanitaires permettant de déroger à l’interdiction, potentiellement jusqu’en 2023. « C’est un texte difficile, important, qui ne veut pas opposer économie et écologie », se justifie le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. « La question est celle de notre souveraineté. »

Un vote en l’absence de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili

« On est bien embêté avec votre texte », a relevé le député Thierry Benoit (UDI). « La France n’a pas la maturité d’organiser la transition écologique (…) J’aimerais que Mme Pompili qui nous a vendu l’idée (de l’interdiction des néonicotinoïdes) il y a quatre ans soit au banc de l’Assemblée aujourd’hui », a-t-il déploré. Absente, la ministre de la Transition écologique, ancienne représentante d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), avait parlé d’une « décision difficile à prendre » sans laquelle d’ici six mois « il n’y aura plus de filière sucrière en France ». Au sein de la majorité LREM, certaines voix se sont élevées contre ce texte, comme celle la député du Finistère Sandrine Le Feur, elle-même agricultrice.

En défendant pied à pied les amendements hostiles au projet, les opposants au texte ont étiré l’examen du texte et les députés ont voté après une heure du matin, l’article 1er amendé à la marge, qui ouvre la voie aux dérogations. Les débats se sont achevés vers 02h15. Cet article clé prévoit en outre la création d’un conseil de surveillance et l’interdiction, sur des parcelles où ont été utilisés des néonicotinoïdes, d’implanter des cultures attirant les abeilles afin de ne pas les exposer.

Source : https://www.sciencesetavenir.fr

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