Bien connaitre Tuta absoluta pour mieux la combattre

Répartition géographique

Présent en Amérique du Sud (Chili, Bolivie, Brésil, Colombie, Equateur, Paraguay, Uruguay, Pérou, Venezuela, Argentine), cet insecte a été signalé pour la première fois en Europe en 2006 en Espagne (Comunidad Valenciana). En 2007 plusieurs foyers le long de la côte méditerranéenne dans la province de Valence et sur l’île d’Ibiza (Baléares) ont été identifiés. En 2008, Tuta absoluta a été signalé pour la première fois au Maroc, en Algérie et en France (Corse).

Plantes hôtes

Tuta absoluta se développe principalement sur la tomate (Lycopersicon esculentum) mais aussi sur diverses autres espèces de Solanaceae cultivées telles que la pomme de terre (Solanum tuberosum), l’aubergine (Solanum melongena), la poire-melon ou pépino (Solanum muricatum), les piments (Capsicum sp) et sauvages telles Lycopersicon hirsutum, Solanum lyratum, Solanum nigrum, Solanum elaeagnofolium, Solanum puberulum, Datura stramonium, Datura ferox et Nicotiana glauca,…

Morphologie

Les papillons mesurent 6-7 mm de long et environ 10mm d’envergure. Ils sont gris argenté avec des tâches noires sur les ailes antérieures. Les antennes sont filiformes.

Les œufs sont de petites tailles (0.36mm de long, 0.22mm de large), de forme cylindrique et de couleur crème à jaunâtre. Les chenilles sont au départ de couleur crème (1er stade) puis deviennent verdâtres et rose clair (2nd-4ème stade) . Le stade L3 mesure 4.5-4.6 mm long et le stade L4 (dernier stade) mesure 7.3-7.7mm.

Biologie

Le cycle biologique dure de 76.3 jours (à 14°C) à 23.8 jours (à 27.1°C). Il peut y avoir jusqu’à 10 ou 12 générations par an. Chaque femelle peut pondre isolement, de 40 à plus de 200 oeufs de préférence à la face inférieure des feuilles ou au niveau des jeunes tiges tendres et des sépales des fruits immatures. Après l’éclosion, les jeunes larves pénètrent dans les feuilles, les tiges ou les fruits quelque soit le stade de développement du plant de tomate (sur pomme de terre, seules les parties aériennes sont attaquées). Les chenilles creusent des galeries dans lesquelles elles se développent. Une fois le développement larvaire achevé (4 stades successifs), les chenilles se transforment en chrysalides soit dans les galeries, soit à la surface des plantes hôtes ou bien dans le sol. Cet insecte passe l’hiver au stade oeuf, chrysalide ou adulte. Les adultes mâles vivent 6-7 jours et les femelles 10-15 jours. Cet insecte n’est pas présent à des altitudes supérieures à 1000m (limite climatique).

Symptômes et dégâts

En Amérique du Sud, ce lépidoptère est considéré comme l’un des principaux ravageurs de la tomate. Ce papillon peut générer sur tomates des pertes pouvant aller jusqu’à 80-100%. Les attaques se manifestent par l’apparition sur les feuilles de galeries blanchâtres (seul l’épiderme de la feuille subsiste, le parenchyme étant consommé par les larves) renfermant chacune une chenille et ses déjections. Avec le temps les galeries se nécrosent et brunissent. Les chenilles s’attaquent aux fruits verts comme aux fruits mûrs. Les tomates présentent des nécroses sur le calice ou des trous de sortie à leur surface. Les fruits sont alors invendables et impropres à la consommation.

Surveillance

Matériel

On utilise des pièges de type Delta : ces pièges contiennent une capsule de phéromone + une plaque engluée sur laquelle se collent les mâles.

Nombre de pièges à installer

Pour une parcelle <2500m2 => 1 piège

Pour une parcelle >2500m2 => 2 piège/ha

Les pièges sont positionnés bien en évidence, en hauteur, au dessus de la culture, et à proximité de l’entrée en culture sous serre.

Relevés des pièges

Les pièges sont relevés au moins une fois par semaine. Les individus capturés sont comptabilisés et retirés pour éviter d’être recomptés au prochain relevé.

Les pièges restent positionnés pendant toute la saison, pour suivre les départs de vol après les traitements et pour suivre l’efficacité des lâchers d’auxiliaires.

Préconisations pour la protection de vos cultures – une base : la prophylaxie ! Rotations : le ravageur se nymphose dans le sol (entre-autre), éviter une nouvelle plantation à côté d’un champ déjà touché… éliminer (brûler) les déchets de cultures et les plants minés. En cas de symptômes importants sur feuillage, sortir et éliminer le plus rapidement les tailles et effeuillages de serre. éliminer les adventives hôtes. Solanaceae : morelle noire, Datura… et les repousses de tomate. protéger les cultures dès la pépinière et privilégier les implantations de Macrolophus à ce stade, dans la mesure du possible. sous abris : pose de filets : privilégier les filets spécifiques maille Tuta pour une meilleure gestion du climat (température / aération) – piégeage massif pièges à phéromones : un moyen de réduire le nombre d’adultes (mâles uniquement). Un entretien régulier est indispensable (changement des capsules de phéromones, nettoyage du piège, remplacement du liquide). Les pièges sont idéalement repartis de manière homogène au niveau bas des plantes avec un piège/400 m². Une nouvelle forme de pièges doit être expérimentée cette saison. – favoriser ou introduire des auxiliaires sous serre, possibilité d’acheter des Macrolophus ou d’introduire des Macrolophus naturels via l’inule visqueuse à condition d’avoir un réservoir important à proximité (nous consulter pour mettre en pratique cette méthode expérimentale) lâchers de trichogrammes (T. achaeae) possibles dès les premiers symptômes (ou piégeage important).

Source : www.fredon-corse.com

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Pas de réponses

  1. 28 décembre 2016

    […] faut noter également que les dégâts  qui ont été causés par Tuta Absoluta ont été mitigés et dépendaient principalement du degré de technicité de chaque ferme. […]

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