Souss-Massa: Les agriculteurs contribuent au financement de la plus grande station de dessalement

C’est une première en matière de partenariat public-privé. Le projet d’irrigation de la plaine de Chtouka en eau de mer dessalée connaît une implication inédite des agriculteurs et investisseurs agricoles de la région, qui participent au financement du projet à hauteur de 10.000 DH par hectare. A terme, la région disposera de la plus grande station de dessalement au monde.

Lancée le 7 novembre, l’opération de souscription a totalisé 2.500 hectares au 25 décembre 2017 – avec un objectif de 10.000 ha d’ici février 2018, comme l’a confié à la MAP Hro Abro, directeur de l‘Office régional de mise en valeur agricole de Souss-Massa (ORMVASM).

Fait intéressant, les agriculteurs de la région s’acquittent d’une participation forfaitaire de 10.000 DH par hectare, dont la moitié ne sera versée qu’au terme de l’achèvement– en 2020, de la construction de la station de dessalement par l’opérateur espagnol ‘’Abengoa’’.

Ce mode de financement est une première au Maroc en matière de partenariat public-privé. Preuve si besoin est que les bénéficiaires d’un projet sont disposés à mettre la main à la poche, pour peu qu’ils soient convaincus de sa viabilité et de son intérêt. Lors de la phase initiale de consultation, les agriculteurs étaient disposés à payer 7 DH le mètre-cube, alors que l’étude de faisabilité du projet estimait le coût réel entre 12 et 14 DH par mètre-cube dessalé. Au final, les agriculteurs ne débourseront que 5DH/m3, grâce à l’intervention de l’Etat.

Sécuriser l’irrigation et l’accès à l’eau potable

Un budget global de 3 milliards de DH sera nécessaire pour réaliser ce projet qui deviendra la plus grande station de dessalement d’eau de mer au monde, de par sa capacité de production mutualisée pour les besoins de l’irrigation et de l’eau potable.

Située à 300 mètres de l’océan, la station permettra de sécuriser l’approvisionnement en eau potable du Grand Agadir et de fournir l’eau nécessaire à l’agriculture irriguée de la zone de Chtouka, grâce à une capacité de production qui atteindra à terme 200.000 m3/jour.

Les réseaux de distribution de la station totalisent 464 kilomètres de canaux souterrains, qui alimenteront près de 1.270 stations d’irrigation.

Le périmètre irrigué par la station couvrira 13.600 ha – dédiés principalement aux agrumes, ce qui permettra de restreindre le stress hydrique qui caractérise Souss-Massa. La région tire son eau à 80% de ressources superficielles – barrages de Moulay Abdellah et de Abdelmoumen, ainsi qu’à partir de nappes souterraines à hauteur de 20%.

Pour la composante ‘eau potable’, le projet de dessalement d’eau de mer vise la sécurisation de l’approvisionnement en eau au profit d’une population de 2,3 millions d’habitants – à l’horizon 2030, dont 20% vivent en milieu rural. La station permettra également de porter le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural à 100% dans la région du Grand Agadir.

Source : https://www.medias24.com/

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1 réponse

  1. Abbassi dit :

    Les agriculteurs doivent payer l’eau au prix coutant! Nous contribuables noys ne sommes plus disposés à payer pour eux.

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