Quand l’énergie des déchets fait pousser les tomates

Des tomates françaises plus compétitives que les marocaines ? C’est désormais possible. Et ce … grâce aux déchets ménagers ! L’écopôle Econotre, exploité par le groupe Suez à Bessières, à une trentaine de kilomètres de Toulouse, permet de transformer les déchets en une énergie particulièrement économique pour les maraîchers.

Gilles Briffaud, agriculteur à Bessières, a le sourire. Et pour cause : les déchets ménagers traités et transformés en énergie à deux pas de son exploitation, au sein de l’écopôle Econotre, lui permettent de diviser par deux le coût de sa facture énergétique. Résultat, il peut produire des tomates françaises plus compétitives que ses concurrentes venues du Maroc.

Exploité par Suez dans le cadre d’une délégation de service public signée avec le syndicat mixte Decoset, qui regroupe 153 communes et près d’un million d’habitants du nord de la Haute-Garonne, l’écopôle Econotre gère quatre grandes activités liées aux déchets : un centre de valorisation énergétique des déchets ménagers et assimilés non recyclables, un centre de valorisation des mâchefers (résidus de l’incinération des déchets), un centre de tri des déchets ménagers issus des collectes sélectives et une plateforme de compostage.

Au final, ce sont 25 000 mégawattheure d’énergie thermique – récupérés grâce à une nouvelle technologie de cogénération haute performance – qui permettent d’alimenter depuis 2016 les serres maraîchères exploitées par Gilles Briffaud juste à côté de l’écopôle. Vendue 10,13 euros le mégawattheure, cette énergie directement issue de la combustion des déchets s’avère particulièrement économique pour l’agriculteur, qui envisage de produire à terme 6 000 tonnes de tomates par an.

100 emplois créés

Conforté dans son modèle économique, grâce au soutien de la Ville de Bessières et de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), l’homme a d’ailleurs fait le choix d’étendre ses serres sur dix hectares, d’ici à cet été. Avec, à la clé, la création d’une centaine d’emplois. «C’est un modèle d’économie circulaire, se félicite Gaël Spitz, directeur Suez d’Econotre. La réutilisation de 25 000 mégawattheures par an économise 2 200 tonnes d’équivalent pétrole et 6 000 tonnes de CO2. Cela a créé une nouvelle activité et les tomates sont consommées localement. » Un cercle vertueux, au service de l’environnement et de l’agriculture du territoire.

192 000 tonnes de déchets transformés

Au-delà de cette énergie basse température dédiée à la production agricole, la plateforme Econotre transforme chaque année 192 000 tonnes de déchets en 120 000 mégawattheure d’électricité. L’équivalent de la consommation de plus de 21 000 foyers.

 

Source: https://www.ladepeche.fr

 

 

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