Plus de 600.000 signatures pour interdire des insecticides nocifs pour les abeilles en France

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Une pétition ayant recueilli plus de 600.000 signatures pour demander l’interdiction des néonicotinoïdes, pesticides aggravant la mortalité des abeilles, a été remise jeudi par des ONG à Ségolène Royal, qui a promis de ‘mettre tout son poids dans la bataille’ à l’Assemblée.

« Nous comptons sur vous pour défendre une interdiction des néonicotinoïdes dès 2018 » dans le cadre du vote de la loi sur la biodiversité, a déclaré lors de la remise de la pétition Cécile Ostria, directrice générale de la Fondation Hulot.

« Du fait de la persistance de ces substances dans la terre, elles seront de toute façon présentes pendant encore plusieurs années’ et le ‘moratoire partiel’, en vigueur dans l’Union européenne depuis 2013, ‘ne sert à rien car la consommation se reporte sur des néonicotinoïdes non interdits », a ajouté la responsable.

« Ces pesticides neurotoxiques déciment chaque année 300.000 colonies d’abeilles en France », souligne la pétition.

 Le texte a recueilli 669.102 signatures, mais plusieurs organisations (ONG écologistes mais aussi Avaaz, SomOfUs, etc.) ayant fait signer ce texte, une petite partie (moins de 10%) des signatures sont peut être des doublons, reconnaissent ces associations.

« Il est grand temps, pour sauvegarder l’apiculture d’une part et la pollinisation d’autre part, d’interdire tous les néonicotinoïdes », a plaidé Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française.

« Poids dans la bataille » 

Selon lui, « l’apiculture professionnelle dans les zones de grandes cultures est à l’agonie ».

‘La mortalité annuelle des abeilles est passé de 5% au début des années 90 à plus de 30% aujourd’hui, tandis que la production de miel a été divisée par deux’, a rappelé l’apiculteur. 

Ségolène Royal a assuré jeudi qu’elle serait « sur les bancs du gouvernement » lors du vote de la disposition sur les néonicotinoïdes la semaine prochaine et qu’elle mettrait ‘tout son poids dans la bataille » pour faire voter une interdiction dès 2018.

 « Pour l’insecticide Gaucho (un néonicotinoïde), ça avait aussi été difficile, il avait fallu batailler », a rappelé la ministre de l’Environnement aux ONG, en référence à l’interdiction de cet insecticide dans les années 90. 

Si la suppression d’ici deux ans de ces substances est défendue par Ségolène Royal, Stéphane Le Foll, son homologue de l’Agriculture, a lui plaidé pour un délai plus long et un examen des alternatives possibles.

Face aux insectes vecteurs de maladies comme les pucerons et la cicadelle, les producteurs estiment ne pas avoir de meilleurs moyens de défense que les néonicotinoïdes. 

Les ONG et les apiculteurs mettent eux en avant des pratiques permettant de faire sans: rotation de cultures et lutte biologique par exemple. Ils contestent également les menaces de baisses de rendement, brandies par les fabricants de pesticides. 

« L’Allemagne qui a interdit l’usage (des néonicotinoïdes) sur les céréales d’hiver continue d’être le second producteur européen de céréales », notent-ils. 

Mercredi, en commission, les députés ont voté l’interdiction des néonicotinoïdes à l’horizon 2018, comme ils l’avaient fait en 1ère lecture.

Le Sénat avait lui supprimé cette date butoir au profit d’une diminution progressive, sans date limite pour une interdiction.

Les néonicotinoïdes font l’objet d’un moratoire partiel en Europe depuis fin 2013: trois molécules (l’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxam) sont interdites sur la plupart des cultures (tournesol, maïs, colza), sauf les céréales à paille l’hiver et les betteraves.

Dans un avis publié en janvier 2016, l’agence sanitaire Anses a recommandé d’étendre le moratoire aux céréales d’hiver en raison « des sévères effets négatifs sur les pollinisateurs ».

Source : normandinamik.cci.fr

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