« Nous avons toujours eu à l’esprit la volonté de produire les bourdons au Maroc », entretien avec M. Rachid ElAini (SAOAS)

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L’Elevage des bourdons est une première au Maroc un défis relevé avec brio par le groupe SAOAS. On a rencontré M. Rachid Elaini, responsable du pôle lutte intégrée au groupe SAOAS pour nous  parler de cette expérience.  

Hortitechnews : L’élevage des bourdons est une première au Maroc, tentée par le groupe SAOAS. Quels sont les avantages pour vous et pour les clients ?

M. Rachid Elaini : Depuis le lancement des constructions de notre unité de production des auxiliaires en 2008, on a toujours eu à l’esprit cette volonté de produire les bourdons. Mais comme le projet, en sa globalité, est conséquent en termes d’investissements, des technologies requises et des ressources humaines,  on a opté pour une approche progressive. Ainsi, on a commencé par les auxiliaires pour la lutte biologique en premier lieu puis les bourdons en second lieu. Le premier avantage pour nous est tout d’abord une satisfaction de soi-même, car comme vous l’avez mentionné nous sommes la seule société marocaine qui assure cette production. Nous en sommes très fiers car nous contribuons, même d’une manière modeste, à réduire la dépendance de notre pays vis à vis de l’extérieur. Pour nos clients, ils se réjouissent de la qualité et de la fraicheur de notre produit, en plus d’une flexibilité remarquable en termes de livraison et d’un service après vente de qualité.



HTN : C’est la première campagne de lancement de votre produit, quel est votre constat ?  

R.Elaini : En fait, le groupe SAOAS a lancé les premiers essais de ses ruches, portant le nom BEESURE, en Mars 2013 au niveau sa station expérimentale Chtouka comme première étape. Par la suite, nous avons  essayé le produit chez quelques producteurs de la région d’Agadir. Tout ce travail a pour objectif de confirmer une devise très chère à notre groupe : la qualité.

En se basant sur le feedback, très positif, de ces deux étapes, nous sommes passés au lancement commercial de nos bourdons en septembre passé. Aujourd’hui notre production n’arrive pas à couvrir toutes les commandes qu’on reçoit de nos clients. Après avoir gagné le challenge de la qualité cette année, nous comptons mettre plus d’efforts pour augmenter notre capacité de production les deux prochaines années.

HTN : Sur quelles régions du Maroc votre produit a été commercialisé pour la première campagne ?

R.Elaini : Le groupe SAOAS est présent sur toutes les régions agricoles du Maroc à travers ses huit agences qui couvrent tout le royaume. Par conséquent, nous essayons de satisfaire nos clients là où ils sont. Mais plutôt ce sont les régions du Souss et du Gharb qui sont plus demandeurs des bourdons pour le moment.

HTN : On sait qu’il y’a une concurrence rude sur le marché, surtout de la part de certaines entreprises qui proposent des prix assez bas, comment faites-vous face à cette concurrence?

R.Elaini : Comme je l’ai déjà mentionné, notre première devise est la qualité, combinons à la réputation du groupe SAOAS, qui s’est construite sur plus de 40 ans d’expérience et le travail laborieux de toute l’équipe que ce soit au niveau du management ou de l’opérationnel, il est évident que l’agriculteur va faire son choix en se basant, non seulement, sur le facteur prix mais tenant en compte également de bien d’autres éléments. 

HTN : On sait que c’est l’arrivée de Tuta absoluta au Maroc qui a boosté la vente des auxiliaires, mais maintenant la plupart des producteurs affirment que ce ravageur ne pose plus de problème, ceci aurait dû affecter vos estimations en terme de ventes, comment avez-vous réagi à ce fait ?

R.Elaini : C’est vrai que l’introduction de Tuta absoluta a boosté le recours à la lutte biologique sur la culture de tomate. Cependant, cette technique a été utilisée bien avant sur d’autres cultures, notamment le poivron. Pour la tomate, avant l’introduction de Tuta absoluta il y avait  des programmes de lutte intégrée avec la composante lutte biologique pour la maîtrise surtout de la mouche blanche.

Aujourd’hui avec l’expérience acquise, les doses des auxiliaires utilisées sur la tomate ont considérablement diminué. Ceci a bien évidement entrainer une baisse de nos ventes sur les espèces concernées. Notre réaction à ce constat a pris plusieurs formes : nous avons diversifié les  cultures sur lesquelles nous proposons notre offre de lutte biologique, nous avons amélioré notre part de marché local et nous avons développé notre activité à l’export. 

HTN : Votre insectarium est le premier du genre en termes de technologie au Maroc et en Afrique du nord ; quels sont les principaux pays où commercialisez-vous vos produits ?

R.Elaini : Depuis la prise de décision par M. El Ouafi de se lancer dans la production des auxiliaires, il a choisi d’opter pour les meilleures technologies disponibles pour les infrastructures de l’insectarium. Cela nous aide énormément pour assurer la qualité escomptée pour nos produits. Ceci nous a permis de se positionner sur des marchés très exigeants. Ainsi, grâce au partenariat qui nous lie avec le groupe anglo-japonais BCP-Certis, nos produits sont exportés vers leur plateforme au Royaume Uni, par la suite ils sont dispatchés vers plusieurs pays européens comme la Hollande, la France, l’Espagne et hors Europe, comme le Canada et La Corée du sud. Notre gamme exportée comporte une dizaine d’espèces.

L’ensemble des avantages comparatifs dont nous disposons, nous laissent confiants par rapport à notre position sur le marché. En même temps on ne baisse pas les bras, bien au contraire nous faisons de notre mieux pour préserver l’excellente réputation de notre groupe.

HTN : C’est quoi votre vision pour les prochaines campagnes ?

R.Elaini : Notre vision est de satisfaire au mieux notre clientèle en leur proposant un package de solutions pour mieux protéger leurs cultures. Ceci, tout en tenant en considération les nouvelles tendances et les contraintes techniques et environnementales qui deviennent de plus importantes. Pour cela, nous travaillons avec la détermination nécessaire aussi bien pour les bourdons, les auxiliaires, les pesticides ou les semences.   

 

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