Maroc : suspension de la reconnaissance de la FIMABIO

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Le ministère de l’Agriculture vient d’annoncer la suspension de la reconnaissance de la FIMABIO. Bien qu’étant provisoire, la décision pourrait créer un vide pour la filière Bio et les opérateurs, ou encore l’affaiblir vis-à-vis des consommateurs, voire réduire l’intérêt pour le gouvernement.

Les relations sont grippées entre la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’agriculture biologique (FIMABIO) et le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Dans un courrier de la tutelle, adressé à la fédération, le ministère informe la FIMABIO de la suspension de sa reconnaissance. Selon une correspondance, datée du 25 décembre dernier, la tutelle indique que suite à trois envois de courrier par lesquels il est demandé à la FIMABIO de communiquer un certain nombre de documents et rapports, notamment ceux justifiant le niveau de représentativité des organisations professionnelles membres de l’interprofession, et vu le manque de réactivité vis-à-vis des différentes demandes et relances de la Direction de développement des filières de production (DDFP), une procédure est en cours visant le retrait de la reconnaissance de l’interprofession, conformément aux dispositions de la réglementation en vigueur.

«En attendant la décision définitive du comité consultatif de l’interprofession à ce sujet, je vous informe que le département de l’Agriculture suspend toute forme de coopération avec votre organisation», indique le courrier du ministère de l’Agriculture.

Contacté par la rédaction, Abdelhamid Aboulkassim, président de la FIMABIO rassure : «Effectivement, la fédération est suspendue provisoirement, le temps qu’on rende le rapport des réalisations à la tutelle. Les choses vont rentrer dans l’ordre dans les jours à venir.» D’un autre côté, le Club des entrepreneurs bio (CEBio) se prononce sur la décision de la tutelle. «Nous venons de prendre connaissance les uns et les autres du courrier du ministère de l’Agriculture, daté du 25 décembre, informant de la suspension de la FIMABIO. Cette situation, qui fait suite à beaucoup de questionnements de la plupart des acteurs privés, va créer un vide certain pour la filière Bio et les opérateurs, et risque d’affaiblir le bio vis-à-vis des consommateurs et de réduire l’intérêt pour le gouvernement», soutient Slim Kabbaj, président du Club des entrepreneurs (CEBio) et de Green Village-Distribio. La croissance significative de l’offre et de la demande en produits bio ces dernières années, et particulièrement le plan Génération Green, qui va orienter les programmes d’accompagnement du ministère sur les dix prochaines années, impose aux acteurs du secteur à faire preuve de leadership et à mener des actions appropriées. Suite à ces péripéties, il ne faudrait pas être surpris d’entendre parler, dans les jours à venir, d’une mise à plat et de la reconstruction de l’interprofession sur de nouvelles bases. Pour l’heure, le débat continue en interne pour l’intérêt des opérateurs et de la filière Bio.

Staff administratif à étoffer

Il y a quelques semaines de cela, lors d’un échange, le président de la fédération expliquait les difficultés auxquelles est confrontée l’interprofession pour assurer la gestion des correspondances et la communication avec les partenaires extérieurs. À ce titre, il est prévu d’ouvrir un bureau de représentation à Casablanca et d’étoffer le staff administratif dédié à la gestion des affaires courantes, à la faveur d’un projet en collaboration avec la coopération allemande. Une autre personne ressource devait être dépêchée par la tutelle. Mais vu les nouvelles peu reluisantes dont nous nous faisons l’écho, ce renfort sera-t-il maintenu ?

Modeste Kouame / Les Inspirations Éco

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