L’UE cherche à rassurer le Maroc et rétablir les ponts

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Par la voix de Federica Mogherini, sa « ministre » des relations extérieures, l’UE a tenté d’apporter au Maroc les garanties qu’il demandait. Objectif: rétablir les ponts. Le Royaume en a pris acte, le Conseil de gouvernement sera informé.

Le Maroc a réagi positivement, mais prudemment, aux déclarations de Federica Mogherini àRabat ce vendredi 4 mars 2016. Mme Mogherini est arrivée porteuse des assurances demandées par le Maroc.

Le Royaume avait annoncé le jeudi 25 février la suspension de tout contact avec les institutions européennes, tout en maintenant les contacts bilatéraux, ainsi que les courants économiques et l’exécution des accords.

Cette réaction fait suite à la décision de la Cour européenne de justice, prise le 10 décembre dernier, suspendant une partie de l’accord agricole Maroc-UE pour les produits en provenance des provinces du sud.

Le Maroc avait alors demandé à l’UE la mise en place de mécanismes de concertation et d’échange d’informations, pour que ce dossier soit géré en commun, assumé en commun. Malgré les assurances fournies par l’UE, la gestion du dossier est restée assez opaque selon le Maroc et il n’a pas été pris en charge avec suffisamment de responsabilité.

Or, le Maroc ne peut pas prendre le risque de se retrouver avec une décision de la Cour de justice, en appel, qui confirmerait la décision de première instance.

Il ne s’agit pas de susceptibilité ou de sautes d’humeur marocaines, mais d’anticipation, car le Maroc considère ce dossier des provinces du sud comme politique, stratégique et vital, nous déclare une source de haut niveau, concernée par cet accord.

Mme Mogherini est donc venue apporter une réponse aux doléances marocaines. Au terme de ses entretiens avec M. Mezouar, elle a affirmé avoir fourni les clarifications et les assurances nécessaires, au cours du dialogue avec les autorités marocaines, ajoutant que l’UE et le Maroc travailleront en véritables partenaires sur ce sujet.
Une interaction et un dialogue réguliers, continus et transparents seront mis en place à cette fin, a-t-elle souligné, annonçant que le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération se rendra à Bruxelles avant la fin du mois de mars, pour finaliser le contenu de cette interaction avec la partie européenne.

Notre source nous explique qu’après la mise en place de ces nouveaux mécanismes, le Maroc restera vigilant concernant le respect de ces engagements par l’UE.
Voici par ailleurs, le texte intégral de la déclaration de Mme Mogherini vendredi 4 mars à Rabat:

« Je suis très heureuse d’être ici, au Maroc, à l’invitation de mon homologue, le ministre des Affaires étrangères, mon ami Salaheddine Mezouar, pour pouvoir discuter en profondeur de tous les sujets importants qui nous tiennent à cœur ».

« Comme vous le savez, nos entretiens ont été francs, constructifs. Ils ont porté bien évidemment sur les questions politiques liées à la décision récente de la Cour de justice européenne, mais aussi sur d’autres importants dossiers bilatéraux et régionaux d’intérêt mutuel ».

« Comme j’ai déjà exprimé lors de ma visite ici, en juillet et lors du Conseil d’association à Bruxelles, le Maroc est un partenaire primordial dans notre voisinage sud, un pays important avec lequel nous unissent des liens privilégiés que nous souhaitons non seulement préserver, mais également renforcer, pour notre bénéfice mutuel ».

« Nous avons devant nous des défis importants- je n’ai pas besoin de vous les citer- et nous devons les affronter ensemble, car nous portons cette responsabilité pour nos peuples respectifs ».

« En ce qui concerne la décision du tribunal de l’Union européenne du 10 décembre 2015, je suis bien consciente de l’importance stratégique que constitue cette question pour le Maroc et aussi pour l’Union européenne ».

« Le Conseil est en désaccord avec l’arrêt du 10 décembre 2015 du tribunal de première instance de l’Union européenne. C’est la raison pour laquelle un pourvoi en appel a été introduit devant la Cour de justice de l’Union européenne ».

« L’Union reste convaincue que les accords entre le Maroc et l’Union européenne ne constituent pas une violation de la légalité internationale et c’est pour cela qu’un pourvoi en appel a été introduit. L’accord agricole demeure par ailleurs en vigueur ».

« J’ai fourni les clarifications et les assurances au cours du dialogue avec les autorités marocaines, avec Monsieur le ministre ».

« L’Union européenne et le Maroc travailleront en véritable partenaires sur ce sujet ».

« De nouveaux contacts ont été effectués à tous les niveaux entre l’Union européenne et le Maroc sur cette question, depuis le mois de décembre. Une interaction et un dialogue sur base régulière, continue et transparente seront mis en place ».

« A cette fin, le ministre délégué se rendra à Bruxelles avant la fin du mois de mars, pour finaliser le contenu de cette interaction avec la partie européenne ».

« Nous sommes d’accord que nous comprenons nos positions respectives et que nous allons renouer les contacts dans tous les domaines. Et nous sommes aussi d’accord que le mot clé de notre partenariat est « confiance ». Une confiance qu’aujourd’hui, nous avons partagée ».

 

Source : medias24.com

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