L’horticulture Marocaine doit être plus productive

L’horticulture Marocaine doit devenir durablement plus productive. C’est pourquoi, une serre prototype a été conçue dans le cadre des recherches menées à l’Université de Wageningen (Hollande).

Ces chercheurs veulent aussi élaborer un programme de recherches et de développement en collaboration avec des partenaires régionaux. Les chercheurs en biologie végétale et en économie à Wageningen travaillent en collaboration sur ce projet. « La production de la tomate à Agadir peut facilement être doublée. L’accent est mis sur petites étapes, car une stratégie moins chère fonctionne mieux chez la plupart des producteurs. »

Cecilia Stanghellini, chercheur en biologie végétale à l’université de Wageningen, dit : « Au Maroc, la production de tomates peut être améliorée en termes de qualité et de quantité. La qualité est importante afin d’exporter vers l’Europe. En raison de la sécheresse croissante, il est également essentiel de diminuer la quantité d’eau utilisée. » Le Maroc souhaite développer davantage son  secteur agricole afin d’augmenter les revenus générés par les exploitations agricoles dans les zones rurales. On veut aussi se préparer aux futurs défis relatifs à la sécurité alimentaire et au changement climatique.

En plus de la production de d’autres fruits et légumes, le pays produit plus de 1,25 millions tonnes de tomates. Environ le tiers est exporté vers le marché international, le reste est commercialisé au marché local. La plus importante région productrice de tomate au Maroc est Agadir. « Il y a plusieurs grands producteurs de tomate à Agadir qui exportent leurs produits vers l’Europe. Il existe également de nombreux petits et moyens producteurs qui approvisionnent principalement le marché local «, explique Marc Ruijs, chercheur en économie à l’université de Wageningen.

Centre d’Excellence

Stanghellini et Ruijs ont récemment conçu la serre de démonstration et de recherche. Ils ont également commencé à travailler sur le programme de recherche et développement. Le plan, qui prépare le terrain à un Centre d’Excellence en Horticulture à Agadir, a été développé en collaboration avec le complexe Horticole d’Agadir (CHA). L’association des producteurs de fruits et légumes (APEFEL) au Maroc est également impliquée, ainsi que le conseiller agricole de l’ambassade néerlandaise. L’étude est financée par le ministère des affaires étrangères par l’intermédiaire de l’Agence néerlandaise d’entreprise. « Les Pays-Bas est à l’avant-garde de l’horticulture et des serres. Les entreprises néerlandaises exportent de la connaissance et de la technologie «, dit l’économiste horticole, Ruijs.

Contrôle du climat

La production de tomates à Agadir peut facilement être doublée, passant d’entre 15 et 20 kg à 40 kg par mètre carré », dit Stanghellini, qui est un spécialiste dans le domaine des techniques de serre et de réduction de l’énergie et de l’utilisation de l’eau. Dans une démonstration, les producteurs peuvent voir la différence dans les techniques culturales actuelles et l’effet des innovations et des techniques qui augmentent la productivité et la durabilité. « Ce n’est pas un investissement important, mais il peut conduire à un meilleur produit, plus durable », ajoute Ruijs.

Une meilleure maitrise climatique produit plus de cultures de meilleure qualité. La région d’Agadir a un climat aride, avec des journées chaudes et des nuits froides. « Les serres actuelles ne sont presque pas contrôlées du point de vu aération avec leurs toits plats. Elles sont soumises à de fortes fluctuations de températures » explique Stanghellini. » Une serre bien conçue avec un contrôle de la ventilation résoudra ce problème.

L’utilisation d’écrans d’énergie en aluminium, placés au- dessus des cultures, sous les draps en plastique pendant la nuit aidera à garder la chaleur à l’intérieur. »

Système d’irrigation fermé

Du fait du changement climatique, il y a moins de précipitations par rapport au passé dans la région d’Agadir, qui est déjà sèche avec des périodes de sècheresse qui durent plus longtemps. En outre, le contrôle de l’irrigation est inapproprié. Le pompage des eaux souterraines induit à la baisse du niveau de la nappe de quelques mètres chaque année. « Les producteurs doivent passer aux systèmes d’irrigation fermé afin de permettre la réutilisation de l’eau recyclée », Stanghellini continue. « Pour cela, ils devront faire pousser leurs cultures sur substrat et non dans le sol.» l’un des premiers tests effectués dans la serre de  démonstrations était de mesurer l’utilisation de l’eau et des nutriments avec les systèmes d’irrigation ouverts et fermés. « Nous avons effectué ceci auparavant en Italie, et les agriculteurs eux-mêmes ont pu voir combien ils pourraient économiser en engrais avec un système fermé. Le fait que les agriculteurs se rendent compte qu’ils auront un retour sur leur investissement dans les prochaines années, agit comme une incitation. »

Les futurs producteurs et chercheurs

Non seulement les techniciens qui doivent être formés à un niveau supérieur, mais aussi les producteurs, les chercheurs, les formateurs et les professeurs d’université. Wageningen est impliquée dans un cadre éducatif par lequel les nouvelles installations de serre seront utilisées pour former des personnes à différents niveaux. « En collaboration avec des collègues du CHA, où les futurs ingénieurs sont formés, nous avons identifié quatre priorités, à savoir, le contrôle du climat, le contrôle de l’eau et des engrais, la protection des cultures et le contrôle des cultures », explique Ruijs. L’analyse de la chaine et la prévention des pertes après récolte peuvent être rajoutées ultérieurement.

La réalisation de la démonstration et la recherche à effet de serre est maintenant offerte aux entreprises néerlandaises intéressées. Des experts de Wageningen et le personnel du CHA sont également en train de développer un nouveau cours de formation de deux ans pour le personnel. Le projet en cours sera achevé en Juillet 2018. Avant cela, les parties concernées seront à la recherche de financement pour d’autres activités.

Projets horticoles réussis

Le projet d’Agadir montre comment l’expertise complémentaire dans les différentes disciplines de recherche à Wageningen sont intégrés dans des projets horticoles avec succès dans le monde entier. Wageningen Plant Research a contribué à la création de plusieurs centres de connaissances, par exemple, au Mexique, au Chili, au Moyen-Orient, à l’Arabie Saoudite, et à Dubai. « Nous travaillons également sur l’optimisation des systèmes de serre en Indonésie, en Turquie, en Chine, en Argentine et en Australie. Nous faisons beaucoup de ce genre de projets, parfois avec d’autres département, notamment le département de la recherche économique et celui de la recherche sur l’environnement », a ajouté Stanghellini.

Ruijs et ses collègues de la recherche économique à Wageningen étudient les marchés locaux, régionaux et mondiaux, analysent les chaînes de livraison et examinent l’impact socio-économique, par exemple, le marché du travail local. «Ça ne concerne pas uniquement la technologie et la productivité. La qualité est également importante. Par conséquent, nous examinons les possibilités pour les produits de haute qualité et les différents secteurs du marché. Á Agadir, la hausse des prix peut être demandée pour certaines variétés de tomates. Les restaurants et les hôtels sont prêts à payer plus ».

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