Les pays d’Afrique du nord devraient rationaliser l’utilisation des ressources face aux changements climatiques

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Les pays d’Afrique du Nord, notamment du Maghreb, sont contrains de rationaliser l’utilisation des ressources naturelles face à la baisse des précipitations, la sècheresse et la rareté des sols fertiles qui sont les principaux effets des dérèglements climatiques, ont recommandé lundi des spécialistes en environnement.

Dans la région du Maghreb, les ressources en eau et en sol se réduisent davantage à cause des changements climatiques qui se manifestent notamment par la réduction des précipitations, des sècheresses prolongées et les hausses des températures, constatent Tabet Mahi, chercheur à l’université d’Oran.  

Intervenant à la conférence internationale sur les changements climatiques, ce spécialiste estime la réduction des précipitations de 15% entre 1926 et 2006 en plus des décalages des régimes pluviométriques donnant lieu à des perturbations au niveau des saisons.

Autre conséquence de ces changements, l’envasement des barrages accentué par le manque de boisement en amont.  

M. Tabet a recommandé dans ce sens de rationaliser les ressources en eau aussi bien conventionnelle ou non conventionnelles à travers le captage des eaux pluviales, la révision de la politique d’irrigation étant donné que l’agriculture consomme l’équivalent de 70% quantités mobilisées.

« L’irrigation doit être menée de façon réfléchie selon les besoins notamment pendant la période critique (mars et avril) où les cultures ont plus besoin d’eau », affirme ce spécialiste qui a présenté les impacts des changements climatiques sur les ressources en eau au Maghreb.

Il souligne aussi la nécessité de rationaliser l’utilisation de cette ressource en réduisant le gaspillage tout en appelant à la révision de sa tarification qui est l’un des facteurs encourageant son épuisement.

Dans le domaine agricole, l’enseignant chercheur au Centre international des hautes études agricoles en Méditerranée (CIHEAM), Omar Bessaoud, estime que les modèles agricoles maghrébins sont des modèles qui encouragent  l’intensification des ressource, alors que les changements climatiques de plus en plus sévères affectent particulièrement le secteur agricole. 

« Ces politiques intensives et ces modèles de croissance très productivistes vont à contre courant» du développement durable, selon lui. 

Il a mis en exergue le potentiel agricole réduit qui caractérise cette région dont le manque de foncier  (23 millions d’hectares) et la pression démographique sur les ressources (85 millions d’habitants). Le Maghreb dispose aussi d’une superficie irriguée très réduite, alors que les trois quart de sa surface (70%) est aride et semi-aride.

« Au Maghreb on demande à l’Agriculture d’être le modèle de développement alors que les ressources sont rares. Je suis pour (…) une croissance plus modérée de l’agriculture », a-t-il dit recommandant dans ce sens le développement d’autres activités dans les zones rurales qui abritent des populations agricoles.

La conférence qui se déroule sous le thème « Les changements climatiques: une réalité à prendre en compte dans les trajectoires de développement: modélisation, outil spatial et adaptation », intervient à quelques semaines de l’organisation de la conférence des Parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP-21), prévue à Paris du 30 novembre au 11 décembre prochains. 

Les travaux de cette conférence à laquelle prennent part des experts de la région Afrique du Nord et Sahélo-saharienne, des agences spatiales, des représentants d’Organisations régionales, se poursuivront jusqu’à mardi en plénière et en ateliers et seront sanctionnés par des recommandations. 

Source : aps.dz

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