Les Etats-Unis jettent plus d’un tiers de leurs denrées alimentaires

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Selon les dernières données collectées par le gouvernement américain, 60 millions de tonnes d’aliments seraient jetées par les vendeurs et consommateurs. La chasse aux fruits et légumes « moches » est notamment pointés du doigt.

Soixante millions de tonnes de gaspillage alimentaire. 160 milliards de dollars (144 milliards d’euros) de marchandise. Un tiers de toutes les denrées alimentaires produites sur une année par les Etats-Unis finirait au fond d’une benne à ordure alors qu’elles seraient tout à fait consommables, selon les dernières statistiques compilées par le gouvernement américain. Des données auxquelles la rédaction du Guardiana pu avoir accès.

Les chiffrent impressionnent. Mais ils pourraient être encore plus importants, si l’on se fie à l’avis d’experts et d’agriculteurs interrogés par la rédaction britannique. Ces derniers considèrent que la moitié de l’ensemble des produits consommables est concernée. En partie à cause d’une quête des fruits et légumes « parfaits ».

« Ce qui n’est pas parfait est automatiquement rejeté »

« La priorité est donnée aux produits sans défaut », déplore un vendeur de fruits et légumes implantée en Caroline du Nord et en Floride. « Ce que l’on constate aujourd’hui, c’est que ce qui n’est pas parfait est automatiquement rejeté. Vous (en tant que vendeur, NDLR) êtes coincés ».

Le problème est cependant un peu plus complexe, avec l’émergence d’une chaine du gaspillage, qui va de la ferme à la fourchette (Farm to fork, en anglais). Champs, entrepôts, conditionnement, distribution, mise en rayon, restauration et/ou réfrigérateurs: chaque étape ressemble à une traque aux fruits et légumes « moches ». Et les choses ne vont pas en s’arrangant.

En septembre 2015, la rédaction de Quartz rappelait que, selon le Natural Resources Defense Council (NRDC), 20% des produits fabriqués n’arrivent jamais jusqu’aux magasins. La lutte contre le gaspillage alimentaire fait donc l’objet d’opérations pour tenter d’enrayer le phénomène.

Un enjeu économique, à plus d’un titre

L’une d’elles, l’intiative ReFED, soutient dans son argumentaire que la réduction de 20% de ce gaspillage alimentaire permettrait de produire 1,8 milliards de repas supplémentaires. De quoi fournir trois repas par jour à des personnes en situation de précarité. Coût de l’opération, toujours selon la même source: 18 millards de dollars.

La solution paraît (presque) simple. A ceci près que pour certains observateurs, le gaspillage est un enjeu de marge pour l’industrie. Pour Roger Gordon, qui a fondé la start up Food Cowboy, une entreprise qui assure le réacheminement des produits rejetés, les déchets sont intégrés dans l’économie de la production alimentaire.

« Si nous réduisons de 50% le gaspillage alimentaire comme le veut Vilsack (le secrétaire d’état à l’Agriculture, Tom Vilsack, NDLR), la marge bénéficiaire des supermarchés passerait de 1,5 à 0,7% », soutient Gordon, interrogé par The Guardian.

Source : news.sfr.fr

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