L’emploi dans la filière fruits rouges : Les conditions s’améliorent, mais à petits pas

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La situation des travailleuses dans le secteur des fruits rouges s’améliore, mais beaucoup reste à faire. Entre autres résultats palpables, la lutte contre la précarité et l’emploi informel.

Pour ne prendre que le volet sécurité sociale,  19.873 ouvrières étaient déclarées à la CNSS en 2014 (elles étaient 8.532 en 2012). Le nombre des bénéficiaires des allocations familiales a été doublé pendant la même période se hissant de 946 en 2012 à 2.162. C’est le fruit du travail de l’ONG Exfam avec les opérateurs locaux, le ministère de l’emploi et de la CNSS qui s’inscrit dans le cadre du programme de l’Union européenne pour l’amélioration des conditions de travail de cette catégorie de la population. La bataille n’est pas encore gagnée. « En dépit de tous ces efforts, beaucoup d’injustices à l’égard des femmes dans ce secteur subsistent. Parmi elles, l’état défectueux du transport du personnel, le non recours aux contrats écrits, la non déclaration et sous déclaration des salariés, le non respect des durées de travail dépassant souvent 11h », explique Mohammed Khoukhchani, chef du cabinet du ministre de l’emploi et des affaires sociales. Pour lui, c’est surtout le caractère saisonnier du secteur qui engendre plusieurs manquements au contrôle des inspecteurs du travail et des contrôleurs de la CNSS. Ce même caractère saisonnier « provoque un grand écart entre le nombre des adhérents de la CNSS et les bénéficiaires des allocations familiales et de l’AMO puisque les travailleuses n’arrivent souvent pas à accumuler le nombre de jours de travail requis pour profiter de ces avantages, » explique Youssef Fadili, directeur régional de la CNSS de Kénitra Khmissat.
Les producteurs, quant à eux, tirent la sonnette d’alarme. La filière de la fraise qui représente 70 % de la production exportable de la production des fruits rouges (un total de 83.000 tonnes en 2015) connaît de grandes difficultés. Pendant que les coûts de production augmentent, les prix à l’international restent figés. Cela a causé la disparition de presque tous les grands producteurs (plus de 100 ha) qui ont cédé la place à de petites exploitations de moins de 5 ha. Ces derniers occupent désormais plus de 90 % de la surface exploitée. « Quand l’activité venait de commencer dans les années 90, le secteur comptait une vingtaine de grands producteurs détenant des terrains supérieurs à 100 ha, il n’en reste aujourd’hui qu’un seul » indique Abdellatif Bennani, président de l’Association marocaine des producteurs des fruits rouges. La solution pour ce secteur viendra de la petite exploitation plus capable de supporter les coûts de production, justement parce qu’elle opère souvent  dans l’informel.

Source : leconomiste.com

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