Le secteur de l’irrigation se trouve confronté à plusieurs contraintes

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L’expérience pionnière du Maroc en matière de promotion du partenariat public-privé (PPP), dans le cadre du Plan Maroc Vert, pour une irrigation efficiente et durable, a été mise en lumière récemment à Abidjan, dans le cadre de la 29ème conférence régionale de la FAO pour l’Afrique ouverte au niveau des experts. 
Dans un exposé intitulé « Le PPP, un choix stratégique du Plan Maroc Vert, pour une irrigation efficiente et durable », Mohamed Toufiq Chati, responsable du suivi et de la régulation des projets PPP au ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, a relevé que c’est dans sa bataille contre le sous- développement que le Maroc avait décidé de réserver une place de choix à ces périmètres irrigués. 
Et de faire observer que l’agriculture irriguée au Maroc, bien qu’elle ne concerne que 15 % des superficies cultivées, contribue à environ 45 % en moyenne de la valeur ajoutée agricole et intervient pour 75 % des exportations agricoles. 
Cette contribution, poursuit-il, est encore plus marquée pendant les années sèches où la production des zones Bour est sévèrement affectée, notant que les efforts continus des pouvoirs publics pour le développement du secteur ont permis jusqu’à nos jours d’aménager une superficie totale de plus de 1.016.000 ha, dont près de 683.000 ha au niveau des grands périmètres, que gèrent les Offices régionaux de mise en valeur agricole (ORMVA). M. Chati n’a pas manqué de rappeler, à ce stade, que le Code des investissements agricoles est venu traduire l’action de l’Etat en faveur du secteur agricole et sa volonté d’intervenir plus directement dans le processus de la production agricole. 
« Pour cela, l’Etat s’est engagé dans les périmètres irrigués dans un important processus non seulement d’équipement externe mais également, de manière systématique, d’équipement interne des exploitations pour une meilleure valorisation de l’eau et du sol », a-t-il expliqué, laissant constater que ce fort engagement de l’Etat, dirigiste laissait par le passé peu d’espace à l’initiative des agriculteurs ou tout autre opérateur du secteur privé désirant contribuer au développement du secteur par son expertise, sa flexibilité, sa capacité de diversifier les risques. 
M. Chati a fait remarquer que l’évolution des contextes économiques national et international, le désengagement de l’Etat sur plusieurs activités, l’abandon de la prescription d’assolement, les pratiques quotidiennes des usagers et la politique dirigiste en matière de production agricole dans les périmètres irrigués imposent l’adaptation du cadre juridique à la réalité du terrain, notant que le lien organique établi dans le temps entre la gestion de l’eau et les autres activités des ORMVA ne se justifie plus. 
Il a relevé que le secteur se trouve confronté à plusieurs contraintes à cause notamment, des limites du cadre institutionnel, déplorant le fait que ces limites n’ont pas permis au secteur de l’irrigation de dégager des ressources financières internes suffisantes à même de garantir la pérennité des équipements et d’assurer un service d’eau efficient, alors que les charges, même récurrentes de ce service, continuent à être couvertes en partie par des transferts budgétaires. 
« Durant des décennies, des tentatives ont été entreprises pour éviter de compromettre tout l’effort consenti par la collectivité nationale dans le domaine de l’irrigation », a-t-il noté, mettant en avant la réforme entreprise dans ce sens et qui consiste en l’adaptation des textes par l’abrogation des dispositions légales et réglementaires à caractère prescriptif, la poursuite et la consolidation de la politique d’incitation des usagers à investir dans la modernisation des techniques d’irrigation à la parcelle, et la séparation de la gestion du service de l’irrigation des autres activités des ORMVA. 
Cette réforme porte aussi sur le financement de l’extension de l’irrigation notamment, par l’ouverture du secteur de l’irrigation aux promoteurs privés dans le cadre du partenariat public-privé, ce qui a constitué le choix le plus approprié de gestion du service de l’eau pour assurer sa pérennité et sa qualité. 
Pour M. Chati, tout cela démontre clairement l’importance de l’option de la gestion déléguée dans un cadre de partenariat public-privé, citant dans ce cadre l’exemple de la réalisation du projet PPP pour la sauvegarde de la zone agrumicole d’El Guerdane dans le Souss (10.000 ha). 
Il a rappelé, dans ce sens, qu’une convention de gestion déléguée a été signée en 2005 entre le ministère de l’Agriculture et un opérateur privé (Société Amensouss) pour cofinancer, réaliser et gérer les infrastructures d’irrigation, notant que la construction a été achevée en juillet 2009 et la gestion par le délégataire a démarré en octobre 2009 après l’inauguration du projet, le 2 octobre 2010, par SM le Roi Mohammed VI.

 

Source : libe.ma

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