Le Maroc est parmi les pays qui seront confrontés à la rareté de l’eau à l’horizon 2020

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Un rapport de la Banque mondiale (BM) publié récemment a indiqué que le Maroc est parmi les pays qui seront confrontés à la rareté de l’eau à l’horizon 2020 à cause de la sécheresse et de la surexploitation des nappes phréatiques, ce qui lui coûterait 6% du PIB (Produit intérieur brut).

La Banque mondiale relève, par ailleurs, que les flambées de prix alimentaires dues aux sécheresses peuvent attiser des conflits latents et entraîner des migrations, notant que dans les endroits où la croissance économique est tributaire des pluies, des épisodes de sécheresse et d’inondation ont provoqué des vagues de migration et des piques de violence dans les pays.

« Les pénuries d’eau constituent une redoutable menace contre la croissance économique et la stabilité dans le monde, un problème que le changement climatique vient aggraver », a estimé le président de la BM, Jim Yong Kim, cité dans le rapport, avertissant que « si les pays ne prennent pas de mesures pour mieux gérer les ressources en eau, certaines régions fortement peuplées pourraient connaître de longues périodes de croissance économique négative ».

En effet, ce sont près de 350 millions de personnes en Afrique qui manquent d’eau et qui n’ont toujours pas accès à l’eau potable et 750 millions de personnes qui n’ont pas accès à l’énergie et qui se chauffent au bois de feu en raison de ce phénomène.

Au Maroc, la question de l’eau est cruciale pour le développement de l’agriculture du pays. Il existe dans ce domaine une dualité entre les zones irriguées et les zones d’agriculture pluviale. Le Maroc s’est très tôt orienté vers la création de grands barrages alimentant des périmètres irrigués qui contribuent de manière prépondérante à la production agricole.

Avec une superficie irriguée de l’ordre de 1,5 million d’hectares, l’agriculture irriguée contribue aujourd’hui à près de 45% de la valeur ajoutée agricole en année de pluviométrie moyenne et à plus de 70 % en année de sècheresse et pour 75% des exportations des produits. Aujourd’hui, on privilégie les ouvrages de petite hydraulique et on développe l’irrigation localisée, plus économe et donc plus adaptée à une période de changement climatique où la ressource en eau a tendance à se raréfier.

Dans ce sens, l’Association Eau et Energie pour tous (ASEET) a tiré la sonnette d’alarme quant à la pénurie d’eau en déclarant qu’en raison de la forte démographie et du changement climatique, entre autres, la part d’eau réservée pour chaque Marocain peut chuter à 700 mètres cubes par an, alors qu’elle était de 2.500 mètres cubes en 1960. L’Association marocaine a exhorté les autorités à intervenir pour appliquer avec plus de rigueur la loi 10-95 sur l’eau, généraliser les techniques d’irrigation moderne pour mettre fin au gaspillage qui conduit à l’épuisement des nappes phréatiques, opter pour le dessalement de l’eau de mer et surtout sensibiliser l’ensemble de la population sur la nécessité de préserver l’eau, denrée névralgique.

Dans ce cadre, la BM a accordé au Maroc un soutien financier estimé à 150 millions de dollars pour la mise en œuvre de son programme d’économie de l’eau. Ce montant s’ajoute à 500 millions de dollars déjà octroyés pour le soutien des agriculteurs en matière d’irrigation. Pour sa part, le gouvernement marocain a perfectionné un Plan de réutilisation des eaux usées, qui vise deux objectifs essentiels, à savoir l’éradication de l’utilisation non contrôlée des eaux usées d’ici à 2020, et la réutilisation d’une manière directe ou indirecte de la totalité du potentiel en eau utilisable d’ici à 2030, soit 325 Mm3/an.

Selon la ministre déléguée marocaine chargée de l’Eau, Mme Charafat Afailal, ce projet s’inscrit dans le cadre des actions menées par son département pour l’encouragement et la promotion de l’utilisation des eaux usées épurées, tous usages confondus notamment l’arrosage des espaces verts et des golfs, l’irrigation et l’industrie. 

 Source : french.china.org.cn

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