Le bromure de méthyle est toujours utilisé sur les fraises australiennes !

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Environ 70 pour cent des fraises australiennes sont cultivés à base des stolons qui ont été soumis à la fumigation avec un pesticide qui cause de vrai dommages pour l’environnement et qui a été interdit dans le monde entier.

Le bromure de méthyle est un gaz inodore et incolore qui a été interdit dans le cadre du Protocole de Montréal des Nations Unies en 1989, vu qu’il appauvrit la couche d’ozone.

L’Australie a décidé de retirer progressivement cette substance chimique pour arriver à zéro utilisation en 2005, cependant une décennie plus tard, environ neuf producteurs de stolons de fraises à Toolangi, dans Yarra Valley de Victoria, utilisent encore près de 30 tonnes par an de cette substance chimique.

Ils produisent chaque année environ 100 millions de stolons de fraises, qui génèrent environ 70 pour cent des fraises de l’Australie.

Chaque année, ces producteurs demandent à l’ONU une permission exclusive pour l’utilisation du bromure de méthyle, affirmant que toutes les alternatives existantes exigent plus de dépenses financières.

Le co-président du comité des choix techniques pour le bromure de méthyle de l’ONU, Dr Ian Porter, affirme que la situation était frustrante.

« Au niveau international, nous avons réussi à se débarrasser de 85 pour cent du bromure de méthyle, et c’est une grande victoire pour l’humanité, en effet c’est le meilleur gain environnemental qui a été fait, » a-t-il dit.

« Les producteurs des stolons de fraises veulent aussi stopper l’utilisation du bromure de méthyle, mais ils ont la responsabilité de fournir des stolons de haute qualité pour le secteur.

« C’est frustrant … mais nous ne voulons pas que le secteur aie des problèmes économiques ou techniques. Nous ne voulons plus de maladies ou de parasites en Australie. »

La justice environnementale de l’Australie a affirmé qu’elle était préoccupée par le prétexte que ces producteurs présentent pour poursuivre l’utilisation du bromure de méthyle.

« Je pense que si les gens savaient plus d’information sur ce sujet, ils seraient très inquiets que les fraises qu’ils consomment contribuent à ce problème environnemental important », a déclaré le directeur général Brendan Sydes.

« Il y avait un engagement pour éliminer cette substance chimique en 2005, et pourtant, malgré cela, nous continuons à l’utiliser dans ce secteur. C’est une réelle préoccupation ».

« Je pense que c’est un véritable échec, c’est au secteur de trouver des méthodes alternatives pour la production des stolons de fraisiers, mais aussi au gouvernement d’insister sur le respect de ce régime réglementaire important. »

Les prix ​​augmenteraient pour atteindre 10 $ par barquette

Les producteurs de fraises ont dit que s’ils cessent  d’utiliser le bromure de méthyle, la viabilité des 400 million de dollars que procure le secteur de la fraise serait compromise et que 15 000 emplois seront en péril.

Les professionnels du secteur estiment que les coûts pourraient monter en flèche de 500 pour cent s’ils devraient passer à des systèmes de culture en hors-sol, similaires à ceux utilisés dans certaines régions en Europe.

Ce coût serait répercuté sur les consommateurs, et une barquette de fraises pourrait finir par coûter plus de 10 dollar.

Les neuf fermes qui utilisent encore du bromure de méthyle font partie de la Coopérative des producteurs de fraises “Certified Toolangi Runner“ ayant déclaré dans un communiqué que l’interdiction du bromure de méthyle pourrait menacer l’industrie australienne.

« Les consommateurs réduiront la consommation de fraises fraiches et délicieuse australiennes, » rajoute le communiqué.

« Les importations des fraises de d’autres pays augmenteraient, cependant ces fraises n’ont pas les mêmes méthodes de production et les même normes de sécurité sanitaire que les fraises australiennes « , se référant au scandale des fraises contaminées par l’hépatite A (Article du 26 février)

Le communiqué indique que les producteurs avaient fait un « effort considérable » pour réduire leur utilisation de bromure de méthyle et qu’ils finançaient plusieurs recherches à l’échelle mondiale ».

« Le secteur de production des stolons a investi plus de  700 000$ en recherche et développement pour trouver des alternatives au bromure de méthyle, » a indiqué le communiqué.

« Cela inclus la recherche de nouveaux fumigants, des contrôles biologiques et des systèmes alternatifs de production.

« La recherche a pu identifier des solutions alternatives qui se sont révélées appropriées pour d’autres secteurs horticoles … mais la recherche n’a pas encore trouvé une alternative efficace pour la production des stolons ».

« Les sols sont argileux à Toolangi et sont riches en matières organiques, et les traitements alternatifs utilisés dans d’autres régions de l’Australie ne fonctionnent pas bien dans ces conditions, en particulier dans des basses températures. »

 

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