Irrigation/dessalement marin, Un accord a été conclu avec la profession

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L’accord-cadre définit les règles d’exploitation de la nappe et l’usage de l’eau dessalée. Les agriculteurs se sont engagés à souscrire auprès de l’opérateur du réseau de distribution de l’eau dessalée une quantité minimale égale à 3.600 m3/ha/an. Le prix sera indexé annuellement au coût de l’énergie électrique utilisée pour le dessalement.

Il y a du nouveau dans le dossier de dessalement de l’eau de mer pour l’irrigation à partir de la station de Tifnit. Alors que l’usine destinée à assurer les besoins du Grand Agadir en eau potable a nécessité près d’1 MMDH à la commune de Tamri, celle de Tifnit dédiée à irriguer le périmètre agricole de Chtouka mobilisera un budget d’environ 2,6 MMDH. Ce n’est pas tout : après la finalisation des différentes études afférentes au projet, l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) vient d’être publié par le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime. S’ajoute à cela la signature de l’accord-cadre pour la sauvegarde de la nappe de Chtouka à travers la réalisation de cette unité de dessalement qui remplacera une partie des prélèvements de la nappe phréatique par de l’eau dessalée. Ledit accord qui reste valable jusqu’à la publication au Bulletin officiel du décret vient d’être conclu par le Conseil régional, la wilaya de la région Souss-Massa-Drâa, la Chambre régionale d’agriculture, la fédération interprofessionnelle des fruits et légumes en plus de l’Office régional de mise en valeur agricole (ORMVA) et l’Agence du bassin hydraulique. En vertu de cet accord qui définit les règles d’exploitation de la nappe et l’usage de l’eau dessalée, les agriculteurs se sont engagés à souscrire comme annoncé précédemment dans nos colonnes (voir leseco.ma) à un contrat auprès de l’opérateur du réseau de distribution d’eau dessalée pour une quantité minimale de l’ordre de 3.600 m3 par hectare et par an. Dans le détail, la capacité finale de l’unité de dessalement a été fixée à 167.000 m3/jour alimentant un réseau d’irrigation couvrant près de 13.600 ha. En cas de rupture de livraison d’eau dessalée et lorsque celle-ci est la seule ressource mobilisée par l’agriculteur et que le fournisseur est défaillant dans la réalisation de ses obligations contractuelles à l’égard des agriculteurs, le fournisseur supportera entièrement les dommages causés aux cultures en cours en proportion de sa responsabilité.

S’agissant des exploitants actuels en plein champ, ils pourront souscrire un abonnement pour de l’eau dessalée aux conditions actuellement offertes aux exploitants à haute valeur ajoutée. Cette disposition est valable pendant une durée de 5 ans à compter de la date de mise en eau du réseau d’eau dessalée. En ce qui concerne le coût prévisionnel, il a été fixé avec la profession en fonction du prix de l’énergie. Autrement dit, il sera indexé annuellement au coût de l’énergie électrique utilisée pour le dessalement. À cet égard, le prix oscillerait entre 7 et 6 DH pour les producteurs. L’État devrait mobiliser pour sa part 50% du montant, à savoir 6 DH, soit 12 DH au total par m3. Dans le détail, le prix de vente de l’eau dessalée couvrira nécessairement les coûts de fonctionnement et l’amortissement des investissements financés par le partenaire privé, sa rémunération et une contribution au fonds de renouvellement des équipements. De surcroît, seule la quantité d’eau dessalée réellement livrée à l’agriculteur sera facturée par le fournisseur à travers des compteurs lorsque celui-ci ne sera pas à même de livrer le volume souscrit. En ce qui concerne la mise en place de quotas de prélèvements sur la nappe, c’est l’Office de mise en valeur agricole Souss-Massa et l’Agence du bassin hydraulique qui mettront en place, en commun accord, des quotas pour l’ensemble des puits et forages de la zone de Chtouka en concertation avec la FIFEL. Pour les exploitants recevant l’eau dessalée, ces quotas complèteront les besoins en eau des cultures lorsque l’exploitation n’est pas reliée au réseau public d’irrigation. Pour ceux reliés au périmètre public, les quotas prendront en compte l’approvisionnement par l’eau du barrage. S’agissant des exploitants de la nappe en plein champ, les quotas seront définis en fonction de la disponibilité des ressources et des effets du projet d’économie et de valorisation de l’eau d’irrgation. Par ailleurs, un comité conjoint composé de la FIFEL, de la Chambre régionale d’agriculture, de l’ORMVA et de l’Agence du bassin hydraulique révisera annuellement le niveau des quotas.

Pour ce qui est des droits de connexion au réseau, les exploitants à haute valeur ajoutée, qui ne sont pas connectés au réseau initial d’eau dessalée, devront pour être connectés à l’extension du réseau, payer un droit d’entrée calculé sur la superficie exploitée à raison de la valeur de 3.600 m3 précitée d’eau dessalée par hectare, calculée sur le tarif appliqué à l’eau dessalée au moment de la connexion. 

Source : leseco.ma

 

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