Interview avec Hatim lagzouli, directeur technique d’Agro Synergie

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Opérateur en conseil depuis 10 ans, Agro synergie a pu accompagner plusieurs sociétés agricoles pour la mise en place des normes et référentiels qualité tout en proposant un ensemble de solutions innovantes et adaptés. M. Hatim Lagzouli, directeur technique de ce cabinet nous parle de son expérience au sein de cette entreprise ainsi que de l’évolution des exigences dans le secteur agricole et agroalimentaire.

Hortitechnews : En quelques mots, présentez-vous au public ? 

Hatim lagzouli : Je suis ingénieur agronome. Lauréat de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, j’ai exercé pendant 8 ans dans le domaine de la production et la qualité dans le secteur horticole sur les régions du GHARB, DAKHLA et du SOUSS. En 2010 j’ai rejoint l’équipe d’AGRO SYNERGIE dont j’occupe actuellement le poste de consultant et de  directeur technique.

HTN : Comment  êtes-vous devenu consultant ?

H.lagzouli : En effet, le fait d’exercer dans différentes régions en touchant différents aspects du secteur agricole, m’a permis de vivre beaucoup de situations pour lesquelles, un conseil externe a été sollicité. Et généralement, mon évaluation personnelle du service fourni était négative.

Pour ne citer que le cas des formations : les formateurs adoptaient systématiquement le français comme support linguistique et nous gavaient d’exemples sans relation avec le monde agricole. D’où l’idée de façonner un mode d’intervention compréhensible  et adapté au contexte en adoptant la langue qui s’impose (arabe, darija, tachelhit, français…etc.). Nous tenons aussi à citer des pratiques ou problématiques touchant directement le secteur et/ou le client.

Hortitechnews : On sait qu’Agro Synergie est bien connue sur le secteur et a accompagné plusieurs sociétés, notamment les plus grands groupes comme Comaprim, Duroc, Driscoll’s, Groupe El Kabbage, Maraissa…etc. à quoi est dû votre succès ?

H.lagzouli : A mon avis, trois paramètres principaux ont permis a Agro synergie d’atteindre ce niveau de satisfaction client, à savoir :

 –          La disponibilité : un client peut être en plein audit et avoir besoin d’une information pointue et immédiate, il faut la lui fournir. Parfois, il peut solliciter un conseil d’ordre général sans relation directe avec le service convenu : là aussi, il faut répondre présent.

–          La qualité du conseil : Notre devise « Pour chaque problème, il existe plusieurs solutions, il s’agit de proposer la meilleure pour le client ». Des fois ce n’est pas nécessairement la meilleure option commerciale pour le consultant, mais l’intérêt du client passe avant tout. C’est ainsi que la confiance s’installe.

–          La Simplicité : Il s’agit de proposer des SMQ adaptés aux spécificités de l’entreprise (superficie, niveau d’éducation du personnel, contraintes financières…) et non d’imposer au client de s’adapter à un modèle figé que le consultant chercherait à fourguer pour fournir le moindre effort.

HTN : Quels sont les référentiels pour les quels vous êtes le plus sollicité ?

H.lagzouli  Nous sommes sollicités pour plusieurs types d’interventions qu’on peut scinder en 3 activités principales :

  • Mise en place d’un référentiel : cas de nouveaux clients
  • Formation : thèmes liés à une norme ou répondants à une demande spécifique du client
  • Audits internes : qui constituent un moyen d’auto-évaluation avant les audits externes

Pour revenir à votre question, depuis le départ de notre cabinet et même si d’autres référentiels ont enregistré des percées significatives, GLOBALG.A.P est de loin le référentiel le plus demandé par les producteurs suivi de TESCO NURTURE. Concernant les stations de conditionnement, la demande dominante reste le BRC, suivi par le PIAQ qui prend de plus en plus d’importance ces dernières années.

 HTN : La  certification a commencé au début principalement avec le référentiel GlobalG.A.P, quelles sont les nouvelles normes qui sont actuellement exigées ?

H.lagzouli : Se sont les référentiels éthiques  (dites audit social) qui ont la côte actuellement, c’est le cas des producteurs désireux d’exporter vers le Royaume Uni dont les clients exigent un degré de conformité vis-à-vis du référentiel SMETA-ETI connu à tort sous le nom de « SEDEX ». En parallèle, certains supermarchés continuent d’exiger des standards qui leur sont propres comme le cas du géant mondial WAL MART avec ces 2 standards : l’un d’ordre éthique et l’autre traitant la question de la sécurité de la chaine d’approvisionnement

HTN : Les producteurs sont obligés à se conformer à ces normes pour répondre aux exigences  de leurs clients, c’est quoi la valeur ajoutée pour les entreprises agricoles marocaines ?

 H.lagzouli :

Certes en plus d’obtenir un certificat, les entreprises agricoles bénéficient également d’autres avantages. Je peux citer ces quelques avantages :

–          Accès aux marchés rémunérateurs : je ne vous apprends rien en vous disant que les marchés (clients) les plus rémunérateurs exigent certains certificats avant d’entamer la négociation commerciale.

–          Traçabilité : cet aspect est tellement important dans le processus de certification que les clients sont amenés à le satisfaire d’une manière indiscutable. On pourrait passer des heures à discuter des aspects positifs d’une traçabilité maîtrisée à toutes les échelles.

–          Qualification et implication du personnel : les formations dont bénéficient les opérateurs et l’équipe dirigeante permettent d’impliquer davantage le personnel dans l’activité  de l’entreprise et d’améliorer leurs connaissances.

–          Niveau d’hygiène générale : au minimum, chaque client (ferme ou station) sait comment atteindre un niveau de propreté conforme à tous les standards

–          Améliorations d’ordre sociales : avant l’avènement des certificats, la déclaration à la CNNS ou même l’accès à des installations sanitaires propres relevait de la science fiction. Actuellement, les ouvriers peuvent bénéficier de plusieurs avantages (transport adéquat, réfectoires, équipements de protection…) qui ne peuvent que contribuer à la paix sociale de l’entreprise.

HTN : Quels sont les principales problématiques rencontrées lors de la mise en place des normes chez vos clients ?

H.lagzouli : Elles s’ont d’ordre conceptuel : certains clients estiment que le certificat est juste un document à présenter pour avoir le droit d’exporter et qu’il s’agit d’être conforme uniquement le jour de l’audit. Heureusement, ce type de conviction tend à disparaître vu le nombre de contrôles inopinés et répétitifs exercés sur les clients notamment par l’ONSSA, l’EACCE, audits et visites clients…etc.

 

 


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