En Floride, la production d’oranges affronte sa pire crise depuis 1945

« L’ouragan Irma pourrait précipiter la fin du jus d’orange, principale source de fruit de l’Amérique. » Fin septembre, la  tempête tropicale dévastatrice tout juste passée sur la Floride, le « Washington Post » alertait sur l’état catastrophique des plantations d’agrumes de la première région productrice du monde derrière le Brésil, et ses conséquences pour cette production américaine emblématique. Arbres déracinés, champs noyés, fruits à terre… A travers l’Etat, les pertes pourraient atteindre 70 %, rapportait le quotidien.

Les dernières estimations du ministère de l’Agriculture (USDA), publiées la semaine passée, confirment les inquiétudes. Les agriculteurs devraient amasser tout au plus 46 millions de caisses de fruits cette saison (une caisse pèse 90 livres, soit 41 kilogrammes). Une chute de 33 % sur un an, qui en ferait la plus petite récolte depuis 1945, d’après les  données collectées par l’USDA.

Bactérie tueuse d’agrumes

Interrogée par Bloomberg, la plus grosse organisation de producteurs de Floride, Florida Citrus Mutual, craint que la situation « n’empire encore avant de pouvoir s’améliorer ». Les dégâts ne seront réellement connus qu’à la fin de la saison, au début de l’été prochain, mais l’organisation redoute une récolte beaucoup plus faible que l’USDA avec seulement 31 millions de caisses. Si ces projections s’avéraient, la Floride se verrait alors détrônée par la Californie pour la première fois depuis soixante-treize ans.

C’est un nouveau coup dur pour cette région reine des agrumes. Il y a vingt ans, l’Etat produisait 244 millions de caisses, transformées pour la plupart en jus d’orange. Mais, depuis le milieu des années 2000, les producteurs de Floride se battent contre une maladie végétale grave qui ravage leurs arbres fruitiers. L’an passé, le « dragon jaune », comme est surnommée la bactérie tueuse qui se transmet par des pucerons, a fait plonger la production mondiale de jus d’orange  au plus bas depuis 1990 .

Hausse des prix des jus

Et la culture de l’orange n’est pas la seule à péricliter. Le pamplemousse a aussi été durement touché par l’ouragan Irma. Sa récolte pourrait être la pire depuis quatre-vingt-dix-neuf ans, a indiqué mardi dernier l’USDA. Certains spécialistes craignent pour la survie du secteur.

Et, contrairement à l’orange, utilisée d’abord pour abreuver les Américains, le pamplemousse de Floride est majoritairement exporté. Il est destiné à 70 % aux marchés de l’Union européenne, France en tête. L’Hexagone est en effet le troisième importateur mondial de cet agrume made in US, derrière le Japon et le Canada. Pour le magazine spécialisé « LSA », il y a donc fort à parier que les prix des jus, en forte hausse, ne baisseront pas aussi vite qu’escompté.

Source :lesechos.fr

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