Financement : 3,7 MMDH de prêts et dons mobilisés par l’ADA

Entretien avec El Mahdi Arrifi, directeur général de l’Agence pour le développement agricole (ADA)

ALM : Le Plan Maroc Vert a dédié tout un pilier à l’agriculture solidaire. Comment évaluez-vous le rythme des projets initiés depuis le lancement de la stratégie?

El Mehdi Arrifi : Le nombre de projets pilier II lancés n’a cessé d’augmenter depuis le lancement du Plan Maroc Vert. Ce nombre a atteint actuellement 813 projets portant à terme sur un investissement global de 18 milliards de dirhams, soit une superficie de  849.000 hectares au profit, de 825.000 bénéficiaires.

Entre 2010 et 2018 c’est une moyenne de plus de 90 projets pilier II pour plus de 90.000 bénéficiaires par an qui ont été initiés.

Ainsi, il est à préciser que 215 projets ont déjà été menés à terme. Ils sont désormais entre les mains des différentes organisations professionnelles bénéficiaires. Cela représente près de 166.000 hommes et femmes qui exploitent près de 266.000 hectares grâce à un investissement de près de 3,1  milliards de dirhams.

Quelles sont les principales réalisations enregistrées dans ce sens?

Je citerais en premier l’extension des plantations d’arbres fruitiers sur une superficie avoisinant les 340.000 hectares, en l’occurrence l’olivier, l’amandier, le cactus, le figuier et autres. De même, 352 unités de valorisation de la production agricole ont été mises en place (trituration, concassage, séchage). Parmi les réalisations on énumère la réhabilitation et l’extension de l’irrigation sur une superficie de 84.000 hectares, l’aménagement pastoral sur une superficie de 32.000 hectares par la plantation d’atriplex, la création de 637 points d’eau pour l’abreuvement du cheptel, l’ouverture et la stabilisation de 315 km de piste, l’acquisition et la distribution d’animaux de plus de 23.000 têtes, ainsi que l’acquisition et la distribution de plus de 50.000 ruches pour la production du miel.

Le Plan Maroc Vert connaît également une forte implication des bailleurs de fonds internationaux. Comment se déclinent les interventions des organismes internationaux ?

S’agissant des financements provenant des organismes internationaux, il existe deux types d’accès au financement,  à savoir l’accès indirect et direct. S’agissant de l’accès indirect, les fonds sont alloués au Gouvernement (ministère de l’économie et des finances) sur la base d’un programme stratégie pays élaboré par le bailleurs et qui est validé avec le gouvernement. Par la suite, les fonds reçus sont réaffectés aux agences d’exécution chargées de la mise en œuvre du programme projet.  Pour l’accès direct, les fonds sont alloués directement aux entités concernées sans passer par le ministère de l’économie et des finances. C’est le cas de l’accréditation de l’ADA auprès du Fonds d’adaptation et du Fonds vert pour le climat. Il est utile de rappeler que le financement des projets agricoles, notamment les projets d’agriculture solidaire «Pilier II» se fait généralement à travers 4 mécanismes. Outre le financement des bailleurs de fonds internationaux (AFD, Coopération belge, JICA, JIZ, KFW, Banque mondiale, BAD, BID, BERD), il existe également les bailleurs de fonds nationaux, entre autres le Fonds Hassan II, Fondation Mohammed VI, Fondation OCP, etc. Le secteur privé y contribue également notamment à travers les financements alloués par les banques commerciales locales. A ces financements s’ajoutent également les subventions du gouvernement.

A combien s’élèvent les financements mobilisés par l’ADA dans le cadre de son accréditation auprès du Fonds d’adaptation et auprès du Fonds vert pour le climat ?

L’ADA a été accréditée en 2012 par le Fonds d’adaptation, ce qui lui a permis de mobiliser directement un don de 10 millions de dollars américains et ce pour le financement d’un projet d’adaptation aux changements climatiques dans les zones oasiennes, mis en œuvre par l’ANDZOA.

Egalement, l’ADA a été accréditée auprès du Fonds vert pour le climat en 2016, ce qui lui permettra de mobiliser des dons de 50 millions de dollars par projet proposé tout au long de sa période d’accréditation. A ce titre, il faut signaler que l’ADA a pu mobilier un don de 39,3 millions de dollars auprès du Fonds vert pour le climat  pour le financement du projet de promotion de l’arganiculture dans les zones vulnérables mis en œuvre par l’ANDZOA. S’agissant des fonds levés auprès de ces organismes internationaux, l’ADA a pu mobiliser depuis le lancement du PMV à ce jour un montant de 3,7 MMDH (prêt et dons). Signalons également que l’ADA a pu décrocher un don auprès du Fonds vert pour le climat d’un montant de 300.000 dollars et ce pour le renforcement de ses capacités en vue de rehausser le seuil de son accréditation de 50 millions de dollars à 150 millions de dollars par projet.

Quel bilan faites-vous des projets proposés par l’Agence au Fonds vert pour le climat ?

Notre portefeuille de projets proposé s’élève à 12 projets portant sur un investissement global de près de 288 millions de dollars américains. Parmi ces projets, 6 sont dans un stade avancé. Il y a lieu de citer le projet de production d’algues pour l’alimentation à Akhfenir, le projet agricole intégré, durable et résilient aux changements climatiques dans la vallée du Souss et le projet de valorisation énergétique des déchets d’olives dans la région de Fès-Meknès. Citons également le projet de gestion intégrée des inondations pour améliorer la résilience climatique de Tata et Tétouan, le projet d’atténuation et d’adaptation de l’agriculture dans la vallée du Drâa ainsi que le projet de renforcement de la résilience des écosystèmes pastoraux et des Systèmes de Production animale dans les hauts plateaux de l’Oriental.

Source: http://aujourdhui.ma

 

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