Les dattes sauvent l’économie tunisienne

La filière des dattes est l’une des plus dynamiques de l’agriculture tunisienne. Leur exportation a atteint cette année un niveau record en quantité, juste après l’huile d’olive. D’après le ministère de l’Agriculture, les dattes ont rapporté 465 millions de dinars de devises (environ 189 millions d’euros) au pays. La Tunisie devient ainsi la première exportatrice mondiale de dattes, en valeurs. Ces fruits sont cultivés toute l’année dans le Sud tunisien où ils font vivre de nombreuses familles.

Le long des routes, entre les villes de Douz et de Kebili, les entrepôts dédiés aux dattes se succèdent les uns après les autres. Ici, les ouvrières font un premier triage à la main avant que les tonnes de fruits ne partent vers les usines de conditionnement du nord du pays.

Dans cette région, les habitants conservent les méthodes traditionnelles. Tous se disent très attachés à la datte, comme cet ouvrier d’une palmeraie près de Kebili :  » Nous n’avons rien ici, pas d’usine, on travaille juste pour les dattes ! Nous sommes experts dans les dattes ! « 

Récolte

Après une année exceptionnelle en 2015, la récolte de cet automne est moins bonne. En raison des fortes chaleurs, le fruit s’est noirci, il est devenu plus sec. Une qualité qui se vend donc moins cher au marché de gros de Douz. «  Au souk, c’est comme une enchère, on ne sait pas vraiment combien ça coûte, explique Ali, un commerçant. J’espère que ça va donner 2 dinars, mais des fois, ça coûte seulement 1,5 dinar ou 1,4. C’est la loi du souk !  »

Après avoir travaillé plusieurs années dans le tourisme, secteur qui s’est effondré depuis les attentats de 2015, Ali s’est reconverti dans la datte, comme tout le monde, dit-il, dans la région. «  C’est la colonne vertébrale à Douz ! La période des dattes, tu peux le voir sur les visages. Quand les récoltes sont bonnes, les prix sont bons, tu vois tout le monde qui sourit. Pour faire les grandes choses dans la maison, ils attendent ça, les grandes choses dans la vie, les mariages tout ça, ils attendent ça ! Donc quand on a une mauvaise année, on passe à côté de tout ça. Ni mariage, ni construction, ni rien !  »

Un secteur vital

Pour Nabila Kadri, ingénieure agronome au Centre technique des dattes de Kebili, ce secteur est vital pour l’économie du sud-tunisien : «  50 à 60 000 familles vivent des dattes dans la région. Cela représente 2 millions de jours de travail par an, permanent et saisonnier. Si vous partez dans les parcelles, vous allez trouver des chantiers de récoltes qui consomment une main-d’œuvre considérable ! Il y a des gens qui ne travaillent que pendant les deux ou trois mois de la récolte !  »

Selon les chiffres officiels, la datte ne représente que 6 % de la production agricole en Tunisie, mais près de 19 % de la valeur des produits agricoles exportés.

Source : m.rfi.fr

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