A Paris, les agriculteurs marocains en quête de débouchés

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Les produits du terroir marocain tentent de se faire une place sur les marchés étrangers à l’occasion de leur présence au Salon de l’agriculture.

Des centaines de milliers de citadins se ruent à la découverte des richesses du monde campagnard depuis le 21 février au parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris. Le 52e Salon de l’agriculture, rendez-vous majeur des producteurs, éleveurs et autres professionnels de l’agriculture, vient d’ouvrir ses portes pour une dizaine de jours. Thème de cette année :  » l’agriculture en mouvement  » avec notamment un enjeu de taille : quels moyens pour nourrir 9,5 milliards d’humains en 2050.

Sur 39.000 m2, soit l’équivalent de quatre pelouses de stade de football, la  » plus grande ferme de France  » propose quatre univers consacrés respectivement aux élevages et ses filières, aux produits gastronomiques, aux cultures et filières végétales et aux métiers et services de l’agriculture.

Dans le pavillon 5.1, appelé « Agricultures et délices du monde « , une vingtaine de pays proposent aux visiteurs un authentique dépaysement des papilles. A l’entrée de cet espace convivial, à quelques pas des stands suisse et japonais au style très épuré, se dresse sur 320 m2 celui du Royaume conçu dans le style des kasbahs du sud. Huile d’argan, safran, huile d’olive, dattes, câpres, figue de barbarie, pruneaux, amandes, menthe, couscous… plus de 70 produits représentatifs du terroir marocain sont exposés jusqu’au 1er mars.

Rassemblés par l’Agence pour le développement agricole (ADA) et le ministère de l’Agriculture, 26 exposants dont 20 groupements de producteurs (GIE et coopératives) et 6 entreprises privées sont en tous en quête de débouchés.

Les produits de terroir en vedette

 » C’est la première fois que la participation marocaine à ce salon compte à la fois des coopératives, des sociétés privées et des groupements d’intérêt économique. Nous essayons aussi d’année en année de diversifier les produits exposés et d’organiser des rencontres B to B pour pénétrer de nouveaux marchés. Tout cela s’inscrit dans la stratégie de commercialisation des produits de terroir », nous confie Mohamed El Guerrouj, Directeur général de l’ADA, rencontré en marge du salon.

Plus généralement, le Plan Maroc Vert (PMV) consacre un volet au développement des produits du terroir à travers leur promotion dans les salons, le soutien aux coopératives solidaires, les aides à la commercialisation, etc.

Une coopérative sur deux accompagnée est devenue exportatrice

Et à en croire le DG de l’ADA, organisme qui joue le rôle de maître d’ouvrage du ministère de l’Agriculture, cette stratégie a visiblement porté ses fruits puisque  » plus de 50% des coopératives que nous avons accompagnés sont devenues exportatrices « .

Parmi les exposants marocains, la coopérative El Bougrinia dont la principale activité se concentre dans la production et la valorisation des fruits de rosacées, et particulièrement des prunes. Pour son président Mohamed El Grissi, l’objectif de la coopérative pour sa première participation à un salon en dehors du Maroc est de  » faire connaitre son produit et de trouver des débouchés pour devenir exportatrice « . En attendant,  » faute de moyens de production, les 107 fellahs adhérant à la coopérative fournissent la quasi-totalité de leur production à des petits prix à des entreprises de la région de Fès « , témoigne M. El Grissi.

Plus loin, nous rencontrons Lhoussaine Mechach, président du GIE Zouyout Ait Attab dans la région d’Azilal.  » Notre huile d’olive extra vierge a reçu le prix d’excellence lors de la première édition du concours marocain des produits de terroir « , se félicite d’emblée M. Mechach. Le GIE qu’il préside se compose de 6 coopératives regroupant plus de 600 adhérents, lesquels exploitent une unité de trituration d’une capacité de 60 T/j financée par le Plan Maroc Vert et le Millennium Challenge Account. « Notre GIE compte aussi une coopérative 100% féminine qui fait un incroyable travail, et c’est grâce à elle que nous avons remporté le premier prix du concours ».

Dans cette vitrine du milieu agricole marocain, Zohra Mellouk, fondatrice et présidente de la coopérative féminine Souss Saffron, expose ses safrans de Taliouine doublement certifiés (BIO et AOP). Cette mère de famille dynamique qui emploie des dizaines de femmes a déjà exposé ses produits au Summer Fancy Food Show de New York, le salon d’agriculture de Cologne ou encore le Sial de Paris. Son safran cultivé selon des méthodes traditionnelles dans le massif du Sirwa est utilisé aussi bien pour la cuisine que pour ses nombreux bienfaits.  » Le safran purifie le corps et enlève les toxines « , assure Mme Mellouk.

Trouver de nouveaux marchés

Pour Khadija Bendriss, directrice de développement et de commercialisation des produits de terroir au sein de l’ADA, la participation marocaine au salon  » représente une vitrine pour les produits marocains et permet d’ouvrir de nouveaux marchés aux producteurs. Elle constitue aussi un appui à la labellisation des spécialités de terroir ». Sur le plan national, l’ADA organise deux fois par an une campagne de promotion des produits de terroir dans les grandes surfaces.

« Nous avons atteint 10 MDH de chiffre d’affaires lors des 2 dernières campagnes, nous visons 15 MDH en 2015 « , assure Mme Bendriss.  » Nous allons bientôt réaliser deux plates-formes logistiques et commerciales des produits de terroir dans l’agropole de Meknès et à Al-Hoceima. Un appel à manifestation pour la gestion déléguée de ces futures plateformes sera lancé dans les prochains mois « , nous confie pour sa part Mohamed El Guerrouj.

En tout cas, la troisième participation consécutive du Maroc prend cette année tout son sens dans la mesure où le Maroc et l’Union européenne viennent de signer un accord de reconnaissance mutuelle en matière d’identification géographique protégée (IGP). Pour le ministre de l’Agriculture Aziz Achannouch, cet accord  » constitue une véritable chance pour nos producteurs et en particulier pour les plus petits d’entre eux, qui ont un savoir-faire très authentique, d’optimiser la valeur ajoutée de leur production ».

Au Maroc, le secteur agricole contribue à hauteur de 19% du PIB dont 15% provient de la production agricole et 4% de l’agro-industrie. Aujourd’hui, 15 à 21% des exportations du pays sont des produits agricoles et 80% de la population rurale puise ses revenus de l’agriculture.

Source : medias24.com

 

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